Sur la rive nord du Walensee
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English version here
Avec sa rive nord dominée par les forteresses imposantes des Churfirsten, le Walensee m'a paru particulièrement joli chaque fois que je l'ai vu depuis le train. Le sentier qui relie Walenstadt à Weesen figurait depuis un moment sur ma liste de randonnées à faire, de préférence par une belle journée d'automne comme ce mardi de fin septembre.
Il fait gris et brumeux quand je me lève, et je me demande si ce n'est pas un peu risqué de rester si bas aujourd'hui : vais-je voir le soleil promis, ou devrai-je passer la journée entière sous les stratus ? Le ciel reste bien gris jusqu'à Thalwil où je change de train, puis se dégage très rapidement à mesure que le train avance vers l'extrémité sud du Zürichsee. A partir de Pfäffikon, le soleil brille franchement et ne cessera plus de briller de la journée.
La randonnée débute à Walenstadt, petite ville située à l'extrémité est du lac. J'ai déjà faim et me régale d'un Vanille-Brötli acheté à la boulangerie de la rue principale. Il faut marcher une certaine distance à travers la ville pour retrouver le bord de l'eau. La vue est magnifique, s'étendant sur toute la longueur du lac. Un panneau m'informe que je mettrai 7 heures et 10 minutes pour arriver jusqu'à l'autre bout.
Un grand groupe de jeunes adolescents – course d'école sans doute – s'engage sur le sentier juste devant moi. La plupart du groupe part rapidement devant, marchant plus vite que moi dans la pente, mais deux garçons traînent derrière, marchant au même rythme que moi et écoutant de la musique… sans doute la raison pour laquelle ils sont restés bien derrière ! Entre la musique techno des ados et le bruit des tirs de l'armée à Walenstadt, la paix matinale est quelque peu perturbée ! Deux randonneurs nettement plus âgés que moi viennent en sens inverse… les deux garçons coupent immédiatement le son, puis le remettent dès que les deux "vieux" sont passés hors de sa portée. Dommage qu'ils ne m'aient pas considéré comme assez vieux pour avoir le privilège du silence… mais s'ils ne me considèrent pas comme vieux, je devrais prendre ça comme un compliment ;-) Ils finissent enfin par me doubler à un endroit où la pente est plus raide, et la paix revient.
La piste que je suis monte régulièrement en forêt sur quelque 400 mètres de dénivelée, n'offrant que de rares aperçus des eaux bleu turquoise du lac. La pente finit par s'atténuer et la forêt fait place, de manière assez inattendue, aux pâturages de l'alpage d'Engen. Vu d'en bas, on ne s'attendrait pas à trouver une telle étendue de terrain relativement plat dans ces pentes où tout semble n'être que forêt et falaise. L'alpage se trouve juste au pied des Churfirsten, leurs tours rocheuses hautes et blanches sous le soleil de midi.
Ayant gagné 400 mètres en altitude, je les reperds aussitôt, car maintenant le sentier redescend au niveau du lac, zigzaguant en forêt, raide et parfois glissant. De nouveau sur terrain plat, je quitte la forêt pour une nouvelle surprise : le bord du lac entre ici et Quinten est planté de vignes. On ne s'y attendrait pas dans un tel endroit, mais ces pentes exposées plein sud doivent recevoir une bonne dose de soleil, renforcée par la réfraction depuis la surface du lac et des falaises. Il y a d'ailleurs aussi des palmiers et des arbres fruitiers ici.
Il est une heure et demie et j'ai faim, mais trouver l'endroit idéal pour casser la croûte n'est pas facile. La plupart des bancs sont en plein soleil, et ça tape vraiment fort aujourd'hui. Peu avant Quinten il y a une jolie plage avec une pelouse ombragée au-dessus, mais les adolescents de tout à l'heure sont arrivés avant moi et ont investi tout l'espace. Je continue donc jusqu'à Quinten, joli petit village qui possède la particularité de n'être accessible qu'en bateau ou à pied. Le sentier quitte le village en forte montée et entre de nouveau en forêt ; ici, je trouve enfin une grosse pierre en bordure de chemin pour me poser et manger ma quiche aux oignons et mon sandwich au fromage.
Je m'attends à un peu plus d'aventure à partir d0ici : le guide Rother indique que le sentier est raide, étroit et exposé, et j'ai vu des comptes-rendus où la difficulté est évaluée à T3. C'est raide, cela au moins est vrai et avec la chaleur et la digestion, j'ai de la peine à retrouver mon rythme. Etroit aussi, car le sentier doit se faufiler entre des barres rocheuses. Par contre, des chaînes et câbles tout neufs ont été installés sur toute la longueur de ce tronçon, enlevant toute sensation d'exposition au vide. C'est un peu dommage, je trouve. Une fois de plus, ayant gagné quelques centaines de mètres d'altitude pour passer au-dessus des falaises, le sentier redescend aussitôt vers le lac.
La forêt devient à présent moins dense, avec de nombreuses jolies clairières et quelques maisons isolées. Devant plusieurs de ces maisons, des produits de la ferme sont à vendre, comme par exemple ce chalet où pour deux francs on peut se servir un verre de jus de pomme ; même les gobelets en plastique sont fournis. Malheureusement, je n'ai qu'un billet de 100 CHF et ne pense pas avoir suffisamment soif pour boire cinquante verres de Süessmost. Un peu plus loin, une fontaine me permet au moins de remplir ma gourde d'une excellente eau fraîche.
Vient ensuite la dernière surprise de la journée. Le sentier descend dans un ravin sombre et profond, où le bruit de l'eau torrent suggère la présence de cascades. En effet, je traverse le torrent sur un pont juste à la base d'une cascade. Mais de cet endroit, on ne se rend pas compte de toute l'ampleur de cette cascade… ce n'est que dix minutes plus tard qu'un panneau explique qu'il s'agit de la Seerenbachfälle, la cascade la plus haute de Suisse avec une chute de 595 mètres. Un sentier part sur la droite vers la cascade ; malgré un état de fatigue assez avancé, je décide de faire le détour pour voir ce qui doit être un site d'une certaine importance. En effet ça vaut le coup, même si septembre n'est pas vraiment le mois idéal pour voir une cascade dans toute sa splendeur. Une mince filet d'eau tombe depuis le haut de la falaise, très loin au-dessus, descendant en trois chutes distinctes pour se fracasser sur les rochers en contrebas du point de vue. Le soleil de fin d'après-midi crée de multiples arcs-en-ciel, l'effet est magique.
De retour au sentier principal, je poursuis ma descente, face au Mürtschenstock dont j'ai fait le tour il y a quelques semaines. Devant, le Glärnisch est immense et impressionnant. A Strahlegg, la terrasse ombragée d'un restaurant me permet enfin de boire un jus de pomme, avant de terminer la descente sur une route étroite, tellement étroite que la circulation n'est autorisée qu'en une direction à la fois, selon l'heure. La route passe sous de hautes falaises, traverse deux tunnels et arrive au bord de l'eau à deux kilomètres de Weesen. Il me reste trois quarts d'heure à attendre avant le départ du train, temps que je passe très agréablement au bord du lac, à contempler la vue vers Walenstadt tout là-bas, où j'ai commencé la randonnée six heures et demie plus tôt.
Avec sa rive nord dominée par les forteresses imposantes des Churfirsten, le Walensee m'a paru particulièrement joli chaque fois que je l'ai vu depuis le train. Le sentier qui relie Walenstadt à Weesen figurait depuis un moment sur ma liste de randonnées à faire, de préférence par une belle journée d'automne comme ce mardi de fin septembre.
Il fait gris et brumeux quand je me lève, et je me demande si ce n'est pas un peu risqué de rester si bas aujourd'hui : vais-je voir le soleil promis, ou devrai-je passer la journée entière sous les stratus ? Le ciel reste bien gris jusqu'à Thalwil où je change de train, puis se dégage très rapidement à mesure que le train avance vers l'extrémité sud du Zürichsee. A partir de Pfäffikon, le soleil brille franchement et ne cessera plus de briller de la journée.
La randonnée débute à Walenstadt, petite ville située à l'extrémité est du lac. J'ai déjà faim et me régale d'un Vanille-Brötli acheté à la boulangerie de la rue principale. Il faut marcher une certaine distance à travers la ville pour retrouver le bord de l'eau. La vue est magnifique, s'étendant sur toute la longueur du lac. Un panneau m'informe que je mettrai 7 heures et 10 minutes pour arriver jusqu'à l'autre bout.
Un grand groupe de jeunes adolescents – course d'école sans doute – s'engage sur le sentier juste devant moi. La plupart du groupe part rapidement devant, marchant plus vite que moi dans la pente, mais deux garçons traînent derrière, marchant au même rythme que moi et écoutant de la musique… sans doute la raison pour laquelle ils sont restés bien derrière ! Entre la musique techno des ados et le bruit des tirs de l'armée à Walenstadt, la paix matinale est quelque peu perturbée ! Deux randonneurs nettement plus âgés que moi viennent en sens inverse… les deux garçons coupent immédiatement le son, puis le remettent dès que les deux "vieux" sont passés hors de sa portée. Dommage qu'ils ne m'aient pas considéré comme assez vieux pour avoir le privilège du silence… mais s'ils ne me considèrent pas comme vieux, je devrais prendre ça comme un compliment ;-) Ils finissent enfin par me doubler à un endroit où la pente est plus raide, et la paix revient.
La piste que je suis monte régulièrement en forêt sur quelque 400 mètres de dénivelée, n'offrant que de rares aperçus des eaux bleu turquoise du lac. La pente finit par s'atténuer et la forêt fait place, de manière assez inattendue, aux pâturages de l'alpage d'Engen. Vu d'en bas, on ne s'attendrait pas à trouver une telle étendue de terrain relativement plat dans ces pentes où tout semble n'être que forêt et falaise. L'alpage se trouve juste au pied des Churfirsten, leurs tours rocheuses hautes et blanches sous le soleil de midi.
Ayant gagné 400 mètres en altitude, je les reperds aussitôt, car maintenant le sentier redescend au niveau du lac, zigzaguant en forêt, raide et parfois glissant. De nouveau sur terrain plat, je quitte la forêt pour une nouvelle surprise : le bord du lac entre ici et Quinten est planté de vignes. On ne s'y attendrait pas dans un tel endroit, mais ces pentes exposées plein sud doivent recevoir une bonne dose de soleil, renforcée par la réfraction depuis la surface du lac et des falaises. Il y a d'ailleurs aussi des palmiers et des arbres fruitiers ici.
Il est une heure et demie et j'ai faim, mais trouver l'endroit idéal pour casser la croûte n'est pas facile. La plupart des bancs sont en plein soleil, et ça tape vraiment fort aujourd'hui. Peu avant Quinten il y a une jolie plage avec une pelouse ombragée au-dessus, mais les adolescents de tout à l'heure sont arrivés avant moi et ont investi tout l'espace. Je continue donc jusqu'à Quinten, joli petit village qui possède la particularité de n'être accessible qu'en bateau ou à pied. Le sentier quitte le village en forte montée et entre de nouveau en forêt ; ici, je trouve enfin une grosse pierre en bordure de chemin pour me poser et manger ma quiche aux oignons et mon sandwich au fromage.
Je m'attends à un peu plus d'aventure à partir d0ici : le guide Rother indique que le sentier est raide, étroit et exposé, et j'ai vu des comptes-rendus où la difficulté est évaluée à T3. C'est raide, cela au moins est vrai et avec la chaleur et la digestion, j'ai de la peine à retrouver mon rythme. Etroit aussi, car le sentier doit se faufiler entre des barres rocheuses. Par contre, des chaînes et câbles tout neufs ont été installés sur toute la longueur de ce tronçon, enlevant toute sensation d'exposition au vide. C'est un peu dommage, je trouve. Une fois de plus, ayant gagné quelques centaines de mètres d'altitude pour passer au-dessus des falaises, le sentier redescend aussitôt vers le lac.
La forêt devient à présent moins dense, avec de nombreuses jolies clairières et quelques maisons isolées. Devant plusieurs de ces maisons, des produits de la ferme sont à vendre, comme par exemple ce chalet où pour deux francs on peut se servir un verre de jus de pomme ; même les gobelets en plastique sont fournis. Malheureusement, je n'ai qu'un billet de 100 CHF et ne pense pas avoir suffisamment soif pour boire cinquante verres de Süessmost. Un peu plus loin, une fontaine me permet au moins de remplir ma gourde d'une excellente eau fraîche.
Vient ensuite la dernière surprise de la journée. Le sentier descend dans un ravin sombre et profond, où le bruit de l'eau torrent suggère la présence de cascades. En effet, je traverse le torrent sur un pont juste à la base d'une cascade. Mais de cet endroit, on ne se rend pas compte de toute l'ampleur de cette cascade… ce n'est que dix minutes plus tard qu'un panneau explique qu'il s'agit de la Seerenbachfälle, la cascade la plus haute de Suisse avec une chute de 595 mètres. Un sentier part sur la droite vers la cascade ; malgré un état de fatigue assez avancé, je décide de faire le détour pour voir ce qui doit être un site d'une certaine importance. En effet ça vaut le coup, même si septembre n'est pas vraiment le mois idéal pour voir une cascade dans toute sa splendeur. Une mince filet d'eau tombe depuis le haut de la falaise, très loin au-dessus, descendant en trois chutes distinctes pour se fracasser sur les rochers en contrebas du point de vue. Le soleil de fin d'après-midi crée de multiples arcs-en-ciel, l'effet est magique.
De retour au sentier principal, je poursuis ma descente, face au Mürtschenstock dont j'ai fait le tour il y a quelques semaines. Devant, le Glärnisch est immense et impressionnant. A Strahlegg, la terrasse ombragée d'un restaurant me permet enfin de boire un jus de pomme, avant de terminer la descente sur une route étroite, tellement étroite que la circulation n'est autorisée qu'en une direction à la fois, selon l'heure. La route passe sous de hautes falaises, traverse deux tunnels et arrive au bord de l'eau à deux kilomètres de Weesen. Il me reste trois quarts d'heure à attendre avant le départ du train, temps que je passe très agréablement au bord du lac, à contempler la vue vers Walenstadt tout là-bas, où j'ai commencé la randonnée six heures et demie plus tôt.
Tourengänger:
stephen
Communities: Randonneur
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