Trüttlisbergpass

A Lenk, à l'ombre au fond de la vallée, il fait froid. il y a même du verglas sur la route entre la gare et le départ de la télécabine de Betelberg. Mais les apparences sont trompeuses : la neige manque et, depuis la cabine, nous pouvons voir que les pistes de ski sont soit fermèes, soit recouvertes d'une mince couche de neige verglacée posée directement sur l'herbe.

Malgré ce manque de neige qui doit frustrer les skieurs, à 1900 mètres les conditions sont bonnes pour la raquette. Suivant la description dans le topo-guide du CAS, nous descendons depuis Betelberg vers un grand chalet entouré de pistes de ski de fond et chemins de randonnée hivernale. Mais tout de suite après, nous nous trouvons dans un paysage plus sauvage. Par des pentes douces, nous descendons vers un pont où convergent des traces venant de toutes les directions. C'est ici que commence la montée vers le col, assez soutenue, raide même sur la fin au-dessus du dernier chalet. 

Au col la vue s'ouvre vers l'ouest. Il y a un petit vent, ce qui nous décide à descendre un peu avant de manger.  Les 300 premiers mètres de descente sont un régal : pentes assez raides sans être dangereuses, neige ramollie juste assez par un soleil chaud, longues glissades en ligne droite assurées. Devant un chalet vers 1750 mètres nous nous arrêtons pour casser la croûte : soupe au céleri et aux carottes, salade de fenouil et de coquillettes, sieste....   malheureusement dérangée par deux skieurs qui décident de venir partager notre coin de soleil, plutôt bruyamment !

Nous descendons encore tout droit sur une centaine de mètres jusqu'à une petite route d'alpage enneigée. Nous sommes un bon kilomètre au sud de l'itinéraire prévu mais ce n'est pas grave, la descente a été fantastique. Je suis surpris qu'il y ait encore autant de neige ici, à 1500 mètres et au soleil. Nous arrivons à garder les raquettes presque jusqu'au bout. Le dernier kilomètre est quand même un peu la galère : alternance d'herbe qui oblige à déchausser et de verglas qui oblige à chausser à nouveau. Nous arrivons enfin à Lauenen une demi-heure avant le départ du car postal de 16:34, ce qui nous laisse juste le temps d'aller boire une bière au sympathique hôtel Geltenhorn, où un orchestre folklorique est en train de jouer dans la salle de restaurant.

Belle journée d'avril en plein mois de janvier....