Lückelescharte 2545m - Dernière et Première

georgb:
Zusammen mit Bertrand und Agnès habe ich meine Skitourensaison in diesem Winter eröffnet. Heute ist die dritte und letzte gemeinsame Tour, dafür haben wir uns eine Premiere vorgenommen. Bertrand war noch nie an der Dreischusterhütte und ich noch nicht mit Skiern an der Lückelescharte.
Mit dem Wagen kommen wir nur bis 1334m, es deutet sich eine lange Tour an!? Zunächst schieben wir uns bis zur Dreischusterhütte und dann schieben wir flach weiter bis zur Abzweigung ins Hangenalpeltal. Für die 300 Höhenmeter haben wir zwei volle Stunden gebraucht!
Ab hier gewinnen wir dafür zügig Höhe, auf dem Steiglein durch die Latschen haben vier Vorgänger eine alte Spur gelegt. Das Gelände öffnet sich, links wäre auch das Wildgrabenjoch eine Option, doch wir bleiben bei unserem Plan und steigen ins Hangenalpeltal weiter. Das Ambiente ist gewaltig, "außerirdisch schön" wird es Bertrand später nennen.
Die Lückelescharte kommt langsam in Sicht und es zieht sich, auf ca. 2300m verlassen wir die Spur Richtung Hochebenkofel und zweigen links ab zu unserem Ziel. So dürfen auch wir ein wenig selber spuren und spitzen den letzten Steilhang zur Lückelescharte hinauf.
Wie aus dem Nichts taucht überraschenderweise ein Nachgänger auf, Sandro leistet uns nette Gesellschaft. Er lässt uns den Vortritt und so stehen wir als Premierengäste auf der Lückelescharte. Viel Zeit zum Genießen haben wir nicht, die Scharte liegt im Schatten und wir rüsten zügig um zur Abfahrt.
Mit ein wenig Gespür für den besten Schnee finden wir immer wieder ein paar annähernd pulvrige Hänge, aber zwischendurch hat sich schon eine unangenehme, schwer fahrbare Kruste gebildet.
Im Latschengürtel schnallt man besser die Ski ab oder versucht eine haarsträubende Crosscountryeinlage in einem felsigen Tälchen daneben ;-). In jeden Fall kommen wir gesund in den Talgrund und machen uns auf eine mühsame Schiebestrecke gefasst. Doch wie durch ein Wunder, der fortgeschrittenen Tageszeit geschuldet, ist die alte Schneeschuhspur gefrostet und trägt uns beinahe ohne Stockschübe bis kurz vor die Dreischusterhütte.
So kommen wir vor Küchenschluss an und es gibt noch eine Premiere: Strauben, für Bertrand das erste Mal. Was für ein herrlicher Skitourentag, wir verabschieden Sandro und wenig später wedeln auch wir entspannt auf der Rodelbahn zurück zum Parkplatz. Die drei wunderschönen Touren mit den Freunden haben richtig Spaß gemacht und die Lust auf Skitourengehen ist auch bei mir zurückgekehrt, merci beaucoup!

Bertrand:
Dernière rando à ski du séjour pour nous, au 11ème jour d'affilée entre ski de fond et peau de phoque les jeunes retraités commencent à accuser le coup...mais comment renoncer à une dernière balade avec l'adorable Georg dont nous apprécions davantage à chaque séjour la gentillesse, l'humour subtil, l'oeil de lynx pour détecter la faune sauvage...En plus des usuels chamois, notre ami a réussi à photographier un magnifique lagopède ! Comme si ça ne suffisait pas, on a aussi eu le plaisir de partager la descente avec Sandro, solide montagnard de Come tombé lui aussi amoureux de la région, qui avait suivi notre trace.

Comment a t'on pu passer autant d'années ici sans découvrir la beauté exceptionnelle de ce vallon d'Innerfeldtal / Campo di dentro dominée presque à pic de 1500m par l'impressionnante Punta dei 3 Scarperi (Pointe des 3 cordonniers) ? Un chateau fort qui nécessite de lever aussi haut les yeux qu'en assurant un 1er de cordée en salle d'escalade ! La reine des Dolomites de Sesto selon notre camarade qui sait de quoi il parle puisqu'il en a gravi la plupart des grands sommets...

On s'est déjà promis de revenir pour gravir le Hochebenkofel tout au fond de la vallée. Vu notre rythme de plus en plus mou il faudra sans doute partir à la frontale, mais qu'importe. En ce jour de semaine complètement solitaire, l'impression de sauvagerie des lieux était totale. Bonus pour les traumatisés des avalanches comme nous : ça ne dépasse jamais les 30°.

Conditions du jour : piste de luge damée du parking 1337m jusqu'au refuge, le long faux-plat qui suit glissait magnifiquement au retour grâce à une bonne trace regelée. On attaque la montée vers 1700m presque 2h (!) après le départ...les choses se corsent rapidement : entre 1700m et 1950m la ceinture de pins à crochets - chaque année plus envahissants, merci le réchauffement climatique - se franchit pas trop mal à la montée mais se révèlera un peu acrobatique à la descente : Agnès, Sandro et moi opterons pour déchausser 10mn à l'endroit le plus touffu...Georg lui, fidèle au principe n°1 du ski de randonnée (ne jamais quitter les skis !) nous gratifiera d'un slalom spectaculaire au fond du lit du torrent.

Au delà de 2000m les pentes sont larges et ouvertes mais la neige reste très irrégulière, pas mal de carton, un peu de poudreuse - et aussi quelques cailloux juste enfouis en particulier sur les 100 derniers mètres sous le col que nous avons tracé (33° sur les 30 derniers mètres). Quelques rayures inévitables mais pas trop de dégâts. La largeur du vallon et la douceur des pentes permet de skier facilement à coup de grandes traversées si nécessaire.

4 traces (seulement !) montaient en direction de l'Hochebenkofel, grande classique du coin, mais ils ont laissé les skis vers 2600m pour finir à pied, les 300 mètres supérieurs étant trop mal enneigés. Bref une bonne chute de neige sur les Dolomites ne ferait pas de mal. Nivologie : risque 2 mais avec persistance d'une couche fragile au sol. On n'a croisé personne en 7h de ski à l'exception de l'adorable Sandro.

Météo : grand beau lumineux, bien froid au départ (-8°) mais plus doux en montant - le soleil est présent au dessus de 1900m entre 11h et 13h30. Vent faible.

Accès : arrêt du bus à l'entrée du vallon, Georg nous a voituré jusqu'au terminus déneigé (parking à 1337m), ce qui économisait 15mn.

Restauration : 3 Schusterhütte gardiennée en hiver de 10h à 17h sauf le mardi, là encore super carte de desserts aux portions XXL (cf photos...). Eviter de parler du loup avec le gardien (explication sur la 5ème photo !).

Horaire : départ 9h15, 4h30 net jusqu'au sommet + 1h30 de descente + 1h45 de pauses, retour 17h.

Participants : Georg, Sandro à la descente, Agnès & moi