Chemin des crêtes du Jura : Septième étape, d’Oberbalmberg à Untergrenchenberg


Publiziert von stephen , 16. Januar 2023 um 19:00.

Region: Welt » Schweiz » Solothurn
Tour Datum: 1 Januar 2023
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-SO 
Zeitbedarf: 5:00
Aufstieg: 850 m
Abstieg: 610 m
Strecke:Oberbalmberg – Röti – Hasenmatt – Stallflue – Obergrenchenberg - Untergrenchenberg

English version

Après l’étape un peu décevante entre Balsthal et Oberbalmberg, c’est avec cette belle traversée de la partie ouest Jura soleurois que nous débutons la nouvelle année. La météo nous annonce une douceur extrême avec du soleil et du vent : nous aurons en effet ces trois ingrédients pour cette randonnée.

Le 1er janvier à 7 heures 30 du matin, il n’y a pas grand monde à la gare de Lucerne. Même chose à celle de Soleure, où nous attendons le car postal pendant une demi-heure et où il fait plutôt froid. Le chauffeur lit le journal en attendant l’heure du départ, jusqu’à ce qu’une dame âgée vienne s’asseoir juste à côté de lui, tenant absolument à lui faire la conversation.

A Oberbalmberg (1057 m), il fait nettement plus doux qu’en bas. L’itinéraire balisé du Chemin des crêtes emprunte une piste sans grand intérêt jusqu’à l’hôtel Weissenstein : nous préférons le sentier qui file toit droit vers le sommet du Röti, point culminant de cette partie du massif. Le sentier est raide dès le départ, remontant par le milieu d’une longue clairière qui doit faire office de piste de ski quand il y a suffisamment de neige. Au niveau d’une arrivée de téléski (1206 m), où la clairière se fait engloutir par la forêt, un panneau nous avertit que la suite du chemin est dangereuse et impraticable en hiver, mais les conditions sont plutôt printanières aujourd’hui. Devenant encore plus raide, le sentier remonte jusqu’au pied d’une barre rocheuse, qu’il franchit au moyen de quelques lacets. Bien qu’il soit étroit, il s’agit d’un sentier tout à fait normal pour le Jura, sans danger en l’absence de neige ou de verglas.

A la sortie de la partie étroite, nous entendons le vent rugir juste au-dessus de nos têtes. Quelques instants plus tard, nous quittons le versant abrité et soudainement c’est la tempête. Au sommet du Röti (1395 m), il faut s’arc-bouter contre le vent pour rester debout, alors qu’enfiler la veste coupe-vent est un exercice compliqué qu’il vaut mieux faire à deux ! Nous descendons la large crête vers l’ouest, freinés par le vent qui essaie de nous réexpédier là d’où nous venons.

Au niveau de l’hôtel Weissenstein, où le vent ne souffle plus du tout, il y a beaucoup de promeneurs. Certains ont dû passer le réveillon du Nouvel An ici et cherchent maintenant à se dégourdir et à évacuer les excès de la soirée passée. Ces personnes sont reconnaissables parmi les randonneurs à leur tenue : lunettes de soleil, vêtements et baskets chics. Elles nous accompagnent sur le Planetenweg jusqu’à Hinterweissenstein (1225 m), entre une crête boisée à droite et des pâturages sur lesquels on pourrait presque jouer au golf à gauche.

Après Hinterweissenstein, ça redevient plus calme, les promeneurs ont fait demi-tour. La piste caillouteuse que nous suivons ondule joliment le long d’un vallon très vert, on se croirait au mois d’avril. Voyant que le sentier va entrer en forêt et se trouver à l’ombre, nous décidons de faire la pause midi au milieu de cette verdure, juste à la lisière du bois à proximité d’un abri de chasseurs. Il fait tellement bon au soleil que nous nous accordons même une petite demi-heure de sieste, allongés dans l’herbe. Il ne faut cependant pas trop tarder, car le bus de 16 :45 à Untergrenchenberg est le seul de l’après-midi et il vaut mieux ne pas le louper !

De nouveau en forêt, nous remontons jusqu’à la Hasenmatt (1445 m), le point le plus élevé atteint depuis le début du Chemin des crêtes du Jura. C’est un sommet typiquement jurassien, avec du rocher blanc qui affleure parmi l’herbe rase. Le vent souffle encore plus fort ici que sur le Röti : nos bonnets en laine, pourtant bien plaqués sur nos têtes, s’envolent tous les deux, emportés au même instant par la même bourrasque de vent. Heureusement, nous arrivons à les rattraper avant qu’ils s’envolent en direction de Zürich ! Deux minutes plus tard et vingt mètres plus bas, il n’y a plus de vent, il souffle au-dessus d’une certaine altitude, et seuls les points les plus élevés de la crête en subissent l’attaque. Loin devant, les lacs de Morat et de Bienne apparaissent, alors que celui de Neuchâtel ne se devine pas encore, masqué par la brume. Le Chasseral fait lui aussi son apparition, reconnaissable aux infrastructures de communication qui décorent son sommet.

Nous descendons par un sentier raide et pierreux jusqu’à une selle (1319 m), où un petit parking est occupé par une VW Golf de la première génération, un vrai souvenir de mes années d’étudiant ! Puis il faut remonter jusqu’à la Stallflue (1409 m), troisième et dernier sommet de la journée. La Stallflue est en fait un vaste plateau sur lequel le point culminant, peu marqué, n’est reconnaissable qu’à la grande croix qui s’y trouve. Il n’y a pas de sentier ici et les marques de balisage ne sont pas faciles à repérer : il faut rester à gauche, au bord des falaises qui plongent vers les villages en dessous. Après le point culminant, l’itinéraire longe de grandes structures en bois qui, j’imagine, servent à empêcher la formation de congères et de corniches sur cette crête exposée à tous les éléments. Toujours au bord des falaises, le sentier s’incurve vers la droite avant de descendre, raide, pour retrouver à nouveau la forêt. 

On pourrait croire que la fin de l’étape est proche en quittant ce dernier sommet, mais il reste encore de la distance. Le large plateau de la Stallflue devient maintenant plus étroit, avec des falaises à gauche et des pentes boisées raides à droite. Au point 1309 m, un sentier balisé rouge et blanc et muni d’un panneau de mise en garde descend à gauche dans les barres rocheuses : il a effectivement l’air étroit et assez exposé sur quelques mètres. Nous continuons par la crête, sur un sentier étroit qui tournicote autour des tours rocheuses, avec quelques courtes sections sécurisées par des câbles. Nous sommes ici à la limite supérieure du T1 : ailleurs que dans le Jura, ce tronçon serait balisé comme chemin de montagne.

Un peu plus loin, la crête s’élargit à nouveau. Nous quittons la forêt pour le grand replat d’Obergrenchenberg : le contraste entre ce vaste alpage et la crête rocheuse qui l’a précédé est aussi soudain que surprenant. La fin de l’étape n’est plus très loin, mais pour aller d’Ober à Untergrenchenberg il faut d’abord remonter, ce qui pourrait surprendre ! La montée n’est pas longue – de 1345 à 1366 mètres - mais venant en fin d’étape elle est fatigante. Nous nous faisons doubler par deux jeunes femmes qui promènent chacune un chien. L’une des femmes est plutôt petite et fine, son chien aussi. L’autre est assez corpulente et est accompagnée d’un jeune dalmatien tout fou, sur lequel elle crie sans arrêt. Quelqu’un a dû lui dire que pour dresser un chien il faut lui donner des ordres, donc elle gueule de toute la force de sa voix considérable. Devant nous, pendant la dernière descente, des crêtes empilées l’une sur l’autre entraînent l’œil jusqu’au Chasseral coiffé de sa tour, sous un ciel qui commence à prendre des tons roses.

Nous arrivons à Untergrenchenberg (1299 m) une demi-heure avant le départ du bus. L’étape continue théoriquement jusqu’à Frinvillier, mais cela ferait trois heures de marche en plus et il va faire nuit dans moins d’une heure : il faudra faire ce petit bout qui manque une autre fois. Nous aurions aimé boire une bière ou un verre de Glühwein en attendant le bus, mais la salle du restaurant est bondée et le service ne suit pas : au bout d’un quart d’heure, nous abandonnons et attendons le bus dehors. Le soleil s’est couché, le froid s’installe et, pendant la descente à Grenchen, la nuit tombe, au bout d’un Jour de l’an dont nous avons profité pleinement.
 
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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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