Chemin des cols alpins: Étapes 5 et 6, d'Ausserferrera à Nuhüs
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J5, d’Ausserferrera à Splügen
7 heures 10 minutes, +1020 m, -880 m, T3
English version
Bien que relativement courte, cette étape est loin d’être facile, en raison de sentiers souvent malcommodes et d’un balisage souvent défaillant aux endroits où on en aurait le plus besoin !
Nous reprenons le bus depuis notre hôtel à Innerferrera jusqu’à Ausserferrera (1300 m), où nous retrouvons le chemin là où nous l’avons laissé hier. Aucune des deux Ferrera ne dispose d’une épicerie : il faut soit faire les courses à Savognin, soit commander un Iunch packet à l’hôtel. Il a plu pendant la nuit et le sentier est glissant au début, dans la descente entre le village et le torrent.
La montée à l’Alp Nursera depuis Ausserferrera se fait sur un sentier forestier sans difficultés techniques, mais c’est raide, très raide. Pour rendre les choses plus difficiles, il y a des traces de sentiers sauvages dans tous les sens, souvent plus distincts que l’itinéraire officiel : dans chaque virage, il faut essayer de repérer une marque rouge-blanc plus haut pour savoir quel est le bon chemin. Et comme ces marques sont vieilles et espacées, on se trompe souvent… à trois reprises avant l’Alp Nursera, nous devons faire demi-tour en nous rendant compte que nous n’étions plus sur le bon sentier. Tous les autres marcheurs avec qui nous avons parlé ont fait une expérience similaire.
Le replat de l’Alp Nursera (1830 m) permet de souffler un peu, puis la montée reprend. Moins raide désormais, mais toujours malcommode, dans un terrain de rochers et de pierres recouverts de rhododendrons et de myrtilliers. Quelqu’un est passé récemment avec une débroussailleuse : heureusement, car sinon je ne sais pas comment on aurait pu naviguer dans ce paysage chaotique. Malgré tout, on n’avance pas vite. A 2000 mètres, un joli point de vue s’ouvre sur la vallée du Hinterrhein ; un peu plus loin, nous saluons deux membres de la famille franco-genevoise vue à la Chammana Jenatsch : l’autre moitié de la famille (plus leur chien) a décidé de faire l’étape en bus.
Nous descendons maintenant, toujours dans un terrain très malcommode où les fourmilières sont presque aussi nombreuses que les rochers et les racines, jusqu’à la belle clairière de Schwarzwaldalp (1700 m), où les choses deviennent moins pénibles. Nous faisons une belle sieste ici, allongés dans l’herbe, alors que l’autre couple vu le premier soir à la Chammana Jenatsch nous dépasse : nous ne les verrons plus. Bien reposés, nous repartons, nous enfonçant dans une vallée où gronde un torrent qui fait beaucoup de bruit, mais que nous ne voyons qu’au tout dernier moment, rugissant dans une gorge profonde que nous traversons sur une passerelle toute neuve : ça sent encore le bois fraîchement scié. Vient ensuite un sentier balcon magnifique, qui nous donne un peu l’impression que personne n’est passé par là depuis des années. Étroit, sinueux, parfois exposé (mais la végétation luxuriante cache le vide), c’est sauvage et magique, un vrai point fort de cette première semaine. A un endroit, nous passons au-dessus d’une cuvette dans laquelle d’immenses rochers se sont éboulés. Un peu plus loin, un panneau nous informe que le sentier a été amélioré en 2022 par des apprentis de la Ville de Zürich : ils ont fait du bon travail !
Le sentier serpente entre des paravalanches et, peu après, rejoint une piste (excellente fontaine dans le premier virage) par laquelle nous atteignons le fond de la vallée du Hinterrhein. Nous franchissons la rivière à l’endroit où elle rejoint le Sufnersee, passons sous l’autoroute du San Bernardino, puis entamons les 3 derniers kilomètres, un peu longuets, jusqu’à Splügen.
Je pensais que je n’aimerais pas Splügen, coincé entre la montagne, l’autoroute et le Hinterrhein. Mais un rideau d’arbres empêche de voir la route, et son bruit est totalement masqué par celui de la rivière. C’est un village charmant avec de belles maisons en bois et une ambiance assez touristique. A la terrasse de notre hôtel en bordure de rivière, nous buvons notre traditionnelle bière de fin d’étape et regardons passer successivement un car postal qui va à Bellinzona puis un bus italien qui prend la direction de Chiavenna : nous sommes vraiment à un carrefour de régions ici. Nous achetons à manger pour les deux prochains midis à la superette qui se trouve juste de l’autre côté de la rivière, puis nous penchons sur les prévisions météo pour le lendemain…
J6, de Splügen à Nühus
7 heures, +1140 m, -990 m, T2
English version
Depuis le début de notre traversée, ce vendredi 29 juillet faisait figure de trouble-fête, avec d’importants orages annoncés dès la fin de la matinée. A la Chamanna Jenatsch déjà, le premier soir, les gens parlaient d’itinéraires alternatifs ou de l’utilisation des transports publics pour raccourcir l’étape. Rejoindre Safien Platz en car postal et en train est certes possible, même s’il faut une demi-journée, donc nous ne nous inquiétons pas trop : au pire, nous louperons une étape. Mais au réveil, les prévisions sont plutôt rassurantes : nous devrions rester au sec au moins jusqu’à 13 heures, heure à laquelle nous aurons largement passé le col du Safierbrg. Nous décidons d’y aller comme prévu.
La montée initiale au-dessus de Splügen (1458 m) est moins raide que celle de la veille, mais elle est quand même raide, surtout au début. Celui qui a fait le sentier a oublié le principe du zigzag : on monte droit dans la pente, à travers champs, coupant et recoupant une petite route qui, elle, fait des lacets bien comme il faut. La vallée qui s’ouvre devant nous est grandiose, surtout sur son côté droit constitué de pentes très raides surmontées de tours rocheuses. Devant une cabane en bordure de chemin, des chèvres bondissent pour nous renifler ; un peu plus haut, à la Stutzalp (2020 m), ce sont des poules qui nous accueillent. Le berger exerce ici une petite activité commerciale annexe : quelques cannettes de boissons prennent le frais dans l’eau d’une fontaine, d’où elles peuvent être repêchées et dégustées pour la somme modique de 3 francs.
Le sentier descend au niveau du torrent, où un homme entouré de matériel photo attend le moment parfait pour capter l’ambiance de la vallée. Nous traversons le torrent, puis montons par un sentier facile et jamais trop raide jusqu’au Safierberg (2482 m), où nous arrivons avec une demi-heure d’avance sur le temps indiqué en bas : il faut dire que le sentier est plutôt roulant, mise à part la sortie initiale de Splügen. Un petit abri se trouve juste sous le col sur le versant Safiental, mais nous n’avons encore rien à craindre, le ciel est encore en très grande partie bleue. Devant nous, le Safiental s’étend à l’infini : il nous reste beaucoup de kilomètres à faire, mais la succession de hameaux et de villages nous garantira la possibilité de nous mettre à l’abri si l’orage arrive.
Il est seulement 11 heures 15, alors nous décidons de descendre jusqu’au premier hameau avant de pique-niquer. Cette descente est nettement plus longue qu’on pourrait croire en regardant depuis le col, et il nous faudra presque deux heures pour arriver enfin à Z’Hinderst (1803 m), hameau le plus reculée de la vallée comme son nom l’indique. Dans la deuxième partie de la descente, à deux endroits, il faut franchir des torrents dont les berges se sont effondrées, emportant le sentier avec elles. Le premier se passe sans problème, le second (vers 1940 m) est plus compliqué : le balisage mène tout droit à un à-pic de 3 mètres de haut au-dessus du lit du torrent (une passerelle aurait-elle été emportée ici ?), et nous devons chercher relativement loin en aval avant de pouvoir descendre, traverser et remonter en face. Avec le torrent à sec ça passe sans trop de problème, mais ça pourrait devenir délicat par conditions plus humides.
Nous pique-niquons assis sur l’herbe près des chalets de Z’Hinderst face à une belle cascade, puis continuons, plus ou moins à plat désormais, le long du fond de la vallée en direction du nord. L’itinéraire suit parfois la route, parfois des sentiers ou des pistes, passe à côté d’un grand bassin de rétention et d’une grange où de vieux poteaux de balisage rouge-blanc font l’objet d’une installation artistique. Le ciel s’assombrit au fur et à mesure de notre progression et l’orage commence à gronder. Des deux côtés de la vallée, les nuages ont quitté les sommets et commencent à se glisser le long des versants vers le bas. Alors que nous arrivons à l’église de Thalkirch (1686 m), que nous atteignons par un chemin bordé de clôtures d’une construction insolite, il se met à pleuvoir : quelques gouttes qui se transforment rapidement en une bonne douche continue. Il est 15 heures, nous sommes restés au sec plus longtemps que nous pensions possible au départ de l’étape.
Nous nous réfugions dans un abribus pour regarder la carte : il nous reste deux heures à marcher et 350 mètres à monter, et l’orage est maintenant tout autour. Nous décidons de couper court et de faire 3 kilomètres en car postal, jusqu’à Mura (1566 m) ; il nous restera une petite heure à marcher sous la pluie pour terminer l’étape. Dans le bus, nous retrouvons une dame déjà vue avec son compagnon à Innerferrera : elle a pris le bus à Turrahus, un peu plus haut dans la vallée, alors que lui a décidé de continuer à pied. Nous terminons l’étape ensemble sous une pluie devenue assez forte, d’abord sur une petite route d’alpage, puis sur un sentier qui consiste à 90 pour cent de bouses de vache bien liquéfiées et rendues glissantes par la pluie. En trois semaines de marche, ce sont les seules 45 minutes où nous avons eu besoin de sortir nos vestes imperméables.
L’hôtel Nühus, au hameau de Bruschgaleschg (1634 m) est une petite merveille, vieux et moderne à la fois, ambiance cabane en bois douillette et sophistiquée. Nous étalons nos affaires mouillées un peu partout dans la chambre, dont le décor mérite mieux que ça, puis, après une douche chaude, prenons l’apéritif dans le salon dont la grande fenêtre carrée donne sur la vallée. La vue est complètement bouchée, mais c’est un très bel endroit pour passer une nuit.
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7 heures 10 minutes, +1020 m, -880 m, T3
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Bien que relativement courte, cette étape est loin d’être facile, en raison de sentiers souvent malcommodes et d’un balisage souvent défaillant aux endroits où on en aurait le plus besoin !
Nous reprenons le bus depuis notre hôtel à Innerferrera jusqu’à Ausserferrera (1300 m), où nous retrouvons le chemin là où nous l’avons laissé hier. Aucune des deux Ferrera ne dispose d’une épicerie : il faut soit faire les courses à Savognin, soit commander un Iunch packet à l’hôtel. Il a plu pendant la nuit et le sentier est glissant au début, dans la descente entre le village et le torrent.
La montée à l’Alp Nursera depuis Ausserferrera se fait sur un sentier forestier sans difficultés techniques, mais c’est raide, très raide. Pour rendre les choses plus difficiles, il y a des traces de sentiers sauvages dans tous les sens, souvent plus distincts que l’itinéraire officiel : dans chaque virage, il faut essayer de repérer une marque rouge-blanc plus haut pour savoir quel est le bon chemin. Et comme ces marques sont vieilles et espacées, on se trompe souvent… à trois reprises avant l’Alp Nursera, nous devons faire demi-tour en nous rendant compte que nous n’étions plus sur le bon sentier. Tous les autres marcheurs avec qui nous avons parlé ont fait une expérience similaire.
Le replat de l’Alp Nursera (1830 m) permet de souffler un peu, puis la montée reprend. Moins raide désormais, mais toujours malcommode, dans un terrain de rochers et de pierres recouverts de rhododendrons et de myrtilliers. Quelqu’un est passé récemment avec une débroussailleuse : heureusement, car sinon je ne sais pas comment on aurait pu naviguer dans ce paysage chaotique. Malgré tout, on n’avance pas vite. A 2000 mètres, un joli point de vue s’ouvre sur la vallée du Hinterrhein ; un peu plus loin, nous saluons deux membres de la famille franco-genevoise vue à la Chammana Jenatsch : l’autre moitié de la famille (plus leur chien) a décidé de faire l’étape en bus.
Nous descendons maintenant, toujours dans un terrain très malcommode où les fourmilières sont presque aussi nombreuses que les rochers et les racines, jusqu’à la belle clairière de Schwarzwaldalp (1700 m), où les choses deviennent moins pénibles. Nous faisons une belle sieste ici, allongés dans l’herbe, alors que l’autre couple vu le premier soir à la Chammana Jenatsch nous dépasse : nous ne les verrons plus. Bien reposés, nous repartons, nous enfonçant dans une vallée où gronde un torrent qui fait beaucoup de bruit, mais que nous ne voyons qu’au tout dernier moment, rugissant dans une gorge profonde que nous traversons sur une passerelle toute neuve : ça sent encore le bois fraîchement scié. Vient ensuite un sentier balcon magnifique, qui nous donne un peu l’impression que personne n’est passé par là depuis des années. Étroit, sinueux, parfois exposé (mais la végétation luxuriante cache le vide), c’est sauvage et magique, un vrai point fort de cette première semaine. A un endroit, nous passons au-dessus d’une cuvette dans laquelle d’immenses rochers se sont éboulés. Un peu plus loin, un panneau nous informe que le sentier a été amélioré en 2022 par des apprentis de la Ville de Zürich : ils ont fait du bon travail !
Le sentier serpente entre des paravalanches et, peu après, rejoint une piste (excellente fontaine dans le premier virage) par laquelle nous atteignons le fond de la vallée du Hinterrhein. Nous franchissons la rivière à l’endroit où elle rejoint le Sufnersee, passons sous l’autoroute du San Bernardino, puis entamons les 3 derniers kilomètres, un peu longuets, jusqu’à Splügen.
Je pensais que je n’aimerais pas Splügen, coincé entre la montagne, l’autoroute et le Hinterrhein. Mais un rideau d’arbres empêche de voir la route, et son bruit est totalement masqué par celui de la rivière. C’est un village charmant avec de belles maisons en bois et une ambiance assez touristique. A la terrasse de notre hôtel en bordure de rivière, nous buvons notre traditionnelle bière de fin d’étape et regardons passer successivement un car postal qui va à Bellinzona puis un bus italien qui prend la direction de Chiavenna : nous sommes vraiment à un carrefour de régions ici. Nous achetons à manger pour les deux prochains midis à la superette qui se trouve juste de l’autre côté de la rivière, puis nous penchons sur les prévisions météo pour le lendemain…
J6, de Splügen à Nühus
7 heures, +1140 m, -990 m, T2
English version
Depuis le début de notre traversée, ce vendredi 29 juillet faisait figure de trouble-fête, avec d’importants orages annoncés dès la fin de la matinée. A la Chamanna Jenatsch déjà, le premier soir, les gens parlaient d’itinéraires alternatifs ou de l’utilisation des transports publics pour raccourcir l’étape. Rejoindre Safien Platz en car postal et en train est certes possible, même s’il faut une demi-journée, donc nous ne nous inquiétons pas trop : au pire, nous louperons une étape. Mais au réveil, les prévisions sont plutôt rassurantes : nous devrions rester au sec au moins jusqu’à 13 heures, heure à laquelle nous aurons largement passé le col du Safierbrg. Nous décidons d’y aller comme prévu.
La montée initiale au-dessus de Splügen (1458 m) est moins raide que celle de la veille, mais elle est quand même raide, surtout au début. Celui qui a fait le sentier a oublié le principe du zigzag : on monte droit dans la pente, à travers champs, coupant et recoupant une petite route qui, elle, fait des lacets bien comme il faut. La vallée qui s’ouvre devant nous est grandiose, surtout sur son côté droit constitué de pentes très raides surmontées de tours rocheuses. Devant une cabane en bordure de chemin, des chèvres bondissent pour nous renifler ; un peu plus haut, à la Stutzalp (2020 m), ce sont des poules qui nous accueillent. Le berger exerce ici une petite activité commerciale annexe : quelques cannettes de boissons prennent le frais dans l’eau d’une fontaine, d’où elles peuvent être repêchées et dégustées pour la somme modique de 3 francs.
Le sentier descend au niveau du torrent, où un homme entouré de matériel photo attend le moment parfait pour capter l’ambiance de la vallée. Nous traversons le torrent, puis montons par un sentier facile et jamais trop raide jusqu’au Safierberg (2482 m), où nous arrivons avec une demi-heure d’avance sur le temps indiqué en bas : il faut dire que le sentier est plutôt roulant, mise à part la sortie initiale de Splügen. Un petit abri se trouve juste sous le col sur le versant Safiental, mais nous n’avons encore rien à craindre, le ciel est encore en très grande partie bleue. Devant nous, le Safiental s’étend à l’infini : il nous reste beaucoup de kilomètres à faire, mais la succession de hameaux et de villages nous garantira la possibilité de nous mettre à l’abri si l’orage arrive.
Il est seulement 11 heures 15, alors nous décidons de descendre jusqu’au premier hameau avant de pique-niquer. Cette descente est nettement plus longue qu’on pourrait croire en regardant depuis le col, et il nous faudra presque deux heures pour arriver enfin à Z’Hinderst (1803 m), hameau le plus reculée de la vallée comme son nom l’indique. Dans la deuxième partie de la descente, à deux endroits, il faut franchir des torrents dont les berges se sont effondrées, emportant le sentier avec elles. Le premier se passe sans problème, le second (vers 1940 m) est plus compliqué : le balisage mène tout droit à un à-pic de 3 mètres de haut au-dessus du lit du torrent (une passerelle aurait-elle été emportée ici ?), et nous devons chercher relativement loin en aval avant de pouvoir descendre, traverser et remonter en face. Avec le torrent à sec ça passe sans trop de problème, mais ça pourrait devenir délicat par conditions plus humides.
Nous pique-niquons assis sur l’herbe près des chalets de Z’Hinderst face à une belle cascade, puis continuons, plus ou moins à plat désormais, le long du fond de la vallée en direction du nord. L’itinéraire suit parfois la route, parfois des sentiers ou des pistes, passe à côté d’un grand bassin de rétention et d’une grange où de vieux poteaux de balisage rouge-blanc font l’objet d’une installation artistique. Le ciel s’assombrit au fur et à mesure de notre progression et l’orage commence à gronder. Des deux côtés de la vallée, les nuages ont quitté les sommets et commencent à se glisser le long des versants vers le bas. Alors que nous arrivons à l’église de Thalkirch (1686 m), que nous atteignons par un chemin bordé de clôtures d’une construction insolite, il se met à pleuvoir : quelques gouttes qui se transforment rapidement en une bonne douche continue. Il est 15 heures, nous sommes restés au sec plus longtemps que nous pensions possible au départ de l’étape.
Nous nous réfugions dans un abribus pour regarder la carte : il nous reste deux heures à marcher et 350 mètres à monter, et l’orage est maintenant tout autour. Nous décidons de couper court et de faire 3 kilomètres en car postal, jusqu’à Mura (1566 m) ; il nous restera une petite heure à marcher sous la pluie pour terminer l’étape. Dans le bus, nous retrouvons une dame déjà vue avec son compagnon à Innerferrera : elle a pris le bus à Turrahus, un peu plus haut dans la vallée, alors que lui a décidé de continuer à pied. Nous terminons l’étape ensemble sous une pluie devenue assez forte, d’abord sur une petite route d’alpage, puis sur un sentier qui consiste à 90 pour cent de bouses de vache bien liquéfiées et rendues glissantes par la pluie. En trois semaines de marche, ce sont les seules 45 minutes où nous avons eu besoin de sortir nos vestes imperméables.
L’hôtel Nühus, au hameau de Bruschgaleschg (1634 m) est une petite merveille, vieux et moderne à la fois, ambiance cabane en bois douillette et sophistiquée. Nous étalons nos affaires mouillées un peu partout dans la chambre, dont le décor mérite mieux que ça, puis, après une douche chaude, prenons l’apéritif dans le salon dont la grande fenêtre carrée donne sur la vallée. La vue est complètement bouchée, mais c’est un très bel endroit pour passer une nuit.
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