Brisen depuis Brändlen, retour par Niederrickenbach
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English version
Monter à plus de 2400 mètres en juin sans aucune trace de neige ? Il y a quelques années je n’y aurais pas cru, cette année ça se fait sans aucun problème.
Vu les températures caniculaires annoncées nous commençons de bonne heure, avec un court trajet en train jusqu’à Wolfenschiessen. Depuis la gare, on arrive en une dizaine de minutes à la station de départ de la petite télécabine de Brändlen, qui nous fait gagner 600 mètres en quelques minutes. Le site web de la télécabine annonce que seul l’argent liquide est accepté, mais en réalité on peut aussi payer par carte : il y a un automate à billets à la station inférieure. Le vieux monsieur qui nous ouvre la porte et prend nos tickets en haut paraît encore plus ancien que la cabine elle-même !
Au-dessus de Brändlen (1178 m), nous montons d’abord le long d’un pâturage raide, puis par une piste d’alpage depuis laquelle il y a une vue magnifique vers les Walenstöcke et la vallée d’Oberrickenbach. Au-dessus d’Ober Sack (1450 m), la piste fait place à un sentier étroit qui, sur une courte distance, devient excessivement raide. Je soupçonne que les traces que nous suivons ne correspond pas au chemin officiel, qui fait sans doute des lacets tout doux dans l’alpage à côté. Il y a pourtant assez de marques de chaussures pour indiquer que nous sommes loin d’être les seuls à passer par là.
Moins raide désormais, le sentier suit une crête boisée, tantôt étroite, tantôt plus large, avec une belle vue vers le Buochserhorn au nord. Nous passons devant la cabane isolée de Chlei Gigi (1646 m), puis remontons à travers bois dans des pentes assez raides. Nous croisons une jeune génisse toute seule, qui semble avoir perdu le reste de son troupeau : peut-être qu’elle a réussi à passer du mauvais côté d’une clôture. Nous ne verrons le reste du troupeau qu’au-dessus de Gigi, bien plus haut.
Situé juste au-dessus de la limite de la forêt, l’alpage de Gigi (1775 m) jouit d’une situation fantastique, avec des vues panoramiques dans toutes les directions. Un bosquet de conifères nous offre un peu d’ombre et l’occasion de nous désaltérer : je me demande si mes deux litres d’eau suffiront, il fait déjà très chaud.
Le sentier contourne inutilement une petite butte pour émerger dix minutes plus tard juste au-dessus du bosquet où nous avons fait notre pause, puis remonte en direction de l’est vers le petit sommet rocheux de Giri (1923 m). Depuis ici, on voit le Haldigrat dans son ensemble, remontant vers le Brisen qui paraît inatteignable vu d’ici. Les formations rocheuses étranges – Elfer, Zwelfer et Waldbrueder - qui descendent du Brisen vers le nord sont très impressionnantes vues d’ici.
Nous descendons du Giri par un sentier caillouteux, puis entamons la montée du Haldigrat. Jusqu’au restaurant et à l’arrivée du télésiège (1941 m), la crête est large et plutôt horizontale, puis se redresse de plus en plus. Nous regardons décoller deux parapentistes, puis continuons en traversant la pente herbeuse très raide sous le Lauwistock. Les derniers 300 mètres de dénivelée sont vraiment raides et, par cette chaleur, épuisants. La crête, qui était herbeuse dans sa partie inférieure, devient maintenant rocheuse et plus étroite. Il n’y a cependant aucune difficulté, et le parcours me paraît nettement moins exposé que lors de ma visite précédente en 2013. Nous essayons d’évaluer si c’est du T2 ou du T3 , mais n'arrivons pas vraiment à décider : ça doit être entre les deux.
Après 4 heures de montée soutenue (15 minutes de plus que le temps indiqué à Brändlen), nous atteignons enfin le sommet du Brisen (2403 m). La brume de chaleur a tendance à s’épaissir, mais la vue est néanmoins phénoménale, avec le massif de l’Uri Rotstock, le Titlis, le Pilatus qu’on ne reconnaît pas du tout vu sous cet angle. Et, au premier plan, le Hoh Brisen, seulement 10 mètres plus haut que son voisin, mais dans une catégorie nettement supérieure sur le plan de la difficulté. Le replat sommital est tout petit et il y a déjà pas mal de monde, alors nous redescendons un peu pour manger notre pique-nique quelque peu tardif.
Il existe plusieurs possibilités pour la descente. Je connais déjà l’itinéraire depuis Klewenalp et le Steinalper Jochli : il reste da la neige de ce côté-là. Nous redescendons le Haldigrat jusqu’à la bifurcation de Windegg (2186 m), où un sentier descend en direction du sud vers Sinsgäu : en cas de neige dans les pentes orientées au nord, nous serions descendus par ici. Mais comme il n’y a pas de neige, nous optons pour la descente vers le Brisenhaus et Niederrickenbach, qui quitte le Haldigrat à une seconde bifurcation, marquée Peterslücke (2091 m). Bizarrement, cela ne correspond pas du tout à la Peterslücke indiquée sur la carte qui, elle, se trouve un kilomètre plus au nord et 120 mètres plus bas.
Le Haldigrat est un itinéraire très parcouru et nous y avons croisé beaucoup d’autres randonneurs. Mais dès que nous quittons la crête, nous nous trouvons seule et ne verrons plus personne jusqu’au Brisenhaus, une bonne heure plus tard. Le sentier est pourtant magnifique et mérite d’être connu. Nous traversons des pentes herbeuses et des éboulis en dessous du versant nord du Haldigrat, puis continuons dans un environnement très sauvage jusqu’à l’autre Peterslücke (1970 m), celle qui figure sur la carte et où il reste un névé horizontal qui ne pose aucun problème. Depuis ici, le sentier plonge dans le vallon encaissé (Steinalper Tribet sur la carte) entre le Waldbrueder et le Zwelfer, traversant et retraversant un petit torrent qui, lui, ne figure pas sur la carte. On a l’impression d’être au bout du monde ici : pourtant, Lucerne et ses touristes ne sont qu’à quelques kilomètres. Nous quittons le vallon en traversant un vaste champ d’éboulis presque blancs et, une vingtaine de minutes plus tard, sommes bien installés à la terrasse du Brisenhaus (1753 m),
Un panneau indique 1 heure 35 minutes jusqu’à Niedrrickenbach, et nous devons y être à 18 h 10 si nous ne voulons pas louper la correspondance avec le train dans la vallée. Nous avons largement le temps de déguster nos Suure Moscht… mais le temps passe sans que nous le voyons passer et, tout d’un coup, nous ne disposons plus des 95 minutes nécessaires. Ne voulant pas attendre le train suivant, une heure plus tard, nous nous remettons en route et forçons un peu le pas. Je suis assez convaincu que le temps indiqué est plus que généreux, ce qui aurait sans doute été vrai si nous avions pris le chemin le plus direct. Mais soit je me trompe en lisant un panneau, soit le panneau lui-même suggère un itinéraire plus long… et voilà que nous nous retrouvons à Bärenfallen au lieu de descendre directement à Ahorn via Brändlisboden. Nous arrivons quand même à la station de téléphérique de Niederrickenbach avec cinq minutes d’avance et sans devoir courir. Il me reste même de l’eau… mais vu la quantité de liquide que je bois plus tard à la maison, je devais quand même être un peu déshydraté !
Magnifique randonnée donc, intéressante du début à la fin. Cela a aussi constitué un bon entraînement pour nos vacances en juillet et août, où nous prévoyons de faire la première moitié du chemin national No. 6. La randonnée d’aujourd’hui était assez équivalent à ce que nous devrons faire : reste à savoir si nous pourrons enchaîner toutes les étapes prévues ! Mais ça, j’en dirai davantage en août…
Monter à plus de 2400 mètres en juin sans aucune trace de neige ? Il y a quelques années je n’y aurais pas cru, cette année ça se fait sans aucun problème.
Vu les températures caniculaires annoncées nous commençons de bonne heure, avec un court trajet en train jusqu’à Wolfenschiessen. Depuis la gare, on arrive en une dizaine de minutes à la station de départ de la petite télécabine de Brändlen, qui nous fait gagner 600 mètres en quelques minutes. Le site web de la télécabine annonce que seul l’argent liquide est accepté, mais en réalité on peut aussi payer par carte : il y a un automate à billets à la station inférieure. Le vieux monsieur qui nous ouvre la porte et prend nos tickets en haut paraît encore plus ancien que la cabine elle-même !
Au-dessus de Brändlen (1178 m), nous montons d’abord le long d’un pâturage raide, puis par une piste d’alpage depuis laquelle il y a une vue magnifique vers les Walenstöcke et la vallée d’Oberrickenbach. Au-dessus d’Ober Sack (1450 m), la piste fait place à un sentier étroit qui, sur une courte distance, devient excessivement raide. Je soupçonne que les traces que nous suivons ne correspond pas au chemin officiel, qui fait sans doute des lacets tout doux dans l’alpage à côté. Il y a pourtant assez de marques de chaussures pour indiquer que nous sommes loin d’être les seuls à passer par là.
Moins raide désormais, le sentier suit une crête boisée, tantôt étroite, tantôt plus large, avec une belle vue vers le Buochserhorn au nord. Nous passons devant la cabane isolée de Chlei Gigi (1646 m), puis remontons à travers bois dans des pentes assez raides. Nous croisons une jeune génisse toute seule, qui semble avoir perdu le reste de son troupeau : peut-être qu’elle a réussi à passer du mauvais côté d’une clôture. Nous ne verrons le reste du troupeau qu’au-dessus de Gigi, bien plus haut.
Situé juste au-dessus de la limite de la forêt, l’alpage de Gigi (1775 m) jouit d’une situation fantastique, avec des vues panoramiques dans toutes les directions. Un bosquet de conifères nous offre un peu d’ombre et l’occasion de nous désaltérer : je me demande si mes deux litres d’eau suffiront, il fait déjà très chaud.
Le sentier contourne inutilement une petite butte pour émerger dix minutes plus tard juste au-dessus du bosquet où nous avons fait notre pause, puis remonte en direction de l’est vers le petit sommet rocheux de Giri (1923 m). Depuis ici, on voit le Haldigrat dans son ensemble, remontant vers le Brisen qui paraît inatteignable vu d’ici. Les formations rocheuses étranges – Elfer, Zwelfer et Waldbrueder - qui descendent du Brisen vers le nord sont très impressionnantes vues d’ici.
Nous descendons du Giri par un sentier caillouteux, puis entamons la montée du Haldigrat. Jusqu’au restaurant et à l’arrivée du télésiège (1941 m), la crête est large et plutôt horizontale, puis se redresse de plus en plus. Nous regardons décoller deux parapentistes, puis continuons en traversant la pente herbeuse très raide sous le Lauwistock. Les derniers 300 mètres de dénivelée sont vraiment raides et, par cette chaleur, épuisants. La crête, qui était herbeuse dans sa partie inférieure, devient maintenant rocheuse et plus étroite. Il n’y a cependant aucune difficulté, et le parcours me paraît nettement moins exposé que lors de ma visite précédente en 2013. Nous essayons d’évaluer si c’est du T2 ou du T3 , mais n'arrivons pas vraiment à décider : ça doit être entre les deux.
Après 4 heures de montée soutenue (15 minutes de plus que le temps indiqué à Brändlen), nous atteignons enfin le sommet du Brisen (2403 m). La brume de chaleur a tendance à s’épaissir, mais la vue est néanmoins phénoménale, avec le massif de l’Uri Rotstock, le Titlis, le Pilatus qu’on ne reconnaît pas du tout vu sous cet angle. Et, au premier plan, le Hoh Brisen, seulement 10 mètres plus haut que son voisin, mais dans une catégorie nettement supérieure sur le plan de la difficulté. Le replat sommital est tout petit et il y a déjà pas mal de monde, alors nous redescendons un peu pour manger notre pique-nique quelque peu tardif.
Il existe plusieurs possibilités pour la descente. Je connais déjà l’itinéraire depuis Klewenalp et le Steinalper Jochli : il reste da la neige de ce côté-là. Nous redescendons le Haldigrat jusqu’à la bifurcation de Windegg (2186 m), où un sentier descend en direction du sud vers Sinsgäu : en cas de neige dans les pentes orientées au nord, nous serions descendus par ici. Mais comme il n’y a pas de neige, nous optons pour la descente vers le Brisenhaus et Niederrickenbach, qui quitte le Haldigrat à une seconde bifurcation, marquée Peterslücke (2091 m). Bizarrement, cela ne correspond pas du tout à la Peterslücke indiquée sur la carte qui, elle, se trouve un kilomètre plus au nord et 120 mètres plus bas.
Le Haldigrat est un itinéraire très parcouru et nous y avons croisé beaucoup d’autres randonneurs. Mais dès que nous quittons la crête, nous nous trouvons seule et ne verrons plus personne jusqu’au Brisenhaus, une bonne heure plus tard. Le sentier est pourtant magnifique et mérite d’être connu. Nous traversons des pentes herbeuses et des éboulis en dessous du versant nord du Haldigrat, puis continuons dans un environnement très sauvage jusqu’à l’autre Peterslücke (1970 m), celle qui figure sur la carte et où il reste un névé horizontal qui ne pose aucun problème. Depuis ici, le sentier plonge dans le vallon encaissé (Steinalper Tribet sur la carte) entre le Waldbrueder et le Zwelfer, traversant et retraversant un petit torrent qui, lui, ne figure pas sur la carte. On a l’impression d’être au bout du monde ici : pourtant, Lucerne et ses touristes ne sont qu’à quelques kilomètres. Nous quittons le vallon en traversant un vaste champ d’éboulis presque blancs et, une vingtaine de minutes plus tard, sommes bien installés à la terrasse du Brisenhaus (1753 m),
Un panneau indique 1 heure 35 minutes jusqu’à Niedrrickenbach, et nous devons y être à 18 h 10 si nous ne voulons pas louper la correspondance avec le train dans la vallée. Nous avons largement le temps de déguster nos Suure Moscht… mais le temps passe sans que nous le voyons passer et, tout d’un coup, nous ne disposons plus des 95 minutes nécessaires. Ne voulant pas attendre le train suivant, une heure plus tard, nous nous remettons en route et forçons un peu le pas. Je suis assez convaincu que le temps indiqué est plus que généreux, ce qui aurait sans doute été vrai si nous avions pris le chemin le plus direct. Mais soit je me trompe en lisant un panneau, soit le panneau lui-même suggère un itinéraire plus long… et voilà que nous nous retrouvons à Bärenfallen au lieu de descendre directement à Ahorn via Brändlisboden. Nous arrivons quand même à la station de téléphérique de Niederrickenbach avec cinq minutes d’avance et sans devoir courir. Il me reste même de l’eau… mais vu la quantité de liquide que je bois plus tard à la maison, je devais quand même être un peu déshydraté !
Magnifique randonnée donc, intéressante du début à la fin. Cela a aussi constitué un bon entraînement pour nos vacances en juillet et août, où nous prévoyons de faire la première moitié du chemin national No. 6. La randonnée d’aujourd’hui était assez équivalent à ce que nous devrons faire : reste à savoir si nous pourrons enchaîner toutes les étapes prévues ! Mais ça, j’en dirai davantage en août…
Tourengänger:
stephen
Communities: Randonneur
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