Coire - Juf - Disentis - Biasca : transalp, vélo, famille
Les frontières sont encore fermées à l'Ascension, ce qui nous oblige à renoncer à notre traditionnel voyage à vélo "3 générations" dans le sud-ouest français. Un an après Albi-Rodez, nous profitons de la forme des enfants, affutée les WE précédents sur le Weissenstein et le Chasseral, pour envisager un raid plus ambitieux entre Grisons et Tessin. Corsé par une petite découverte du Val d'Avers qui a beaucoup de charme au printemps sitôt la neige disparue - et puis pour Arnaud, toujours en quête de records, Juf (2126m) est non seulement le plus haut village d'Europe mais aussi une des routes les plus hautes du pays (en tous cas dans le Top 10 selon mes calculs...).
Sur le plan pratique, nous avons essentiellement suivi les itinéraires officiels vélo au balisage en général irréprochable - à l'exception du détour de Juf. On y est en général en sécurité mais il y a aussi des portions pénibles en termes de trafic - et pas mal de pistes. Bref c'est une belle démarche mais on reste loin de la qualité des itinéraires cyclables germano-autrichiens ou de la tranquillité des petites routes françaises. La facilité d'accès en TP est par contre incomparable.
Jeudi 21/05 : Chur - Ausserferrera (50km, + 1000m)
Les trains vides du WE de Pâques ne sont plus qu'un souvenir : si le Berne - Zurich de 6h32 est encore aux 3/4 vides, le Zurich - Chur qui suit est blindé de monde et y caser les 4 vélos s'avère assez stressant, on voyagera éparpillés dans le train et tout juste assis. Malgré la promiscuité quasiment personne ne voyage masqué (nous non plus d'ailleurs...).
L'itinéraire vélo est très sympa jusqu'à Thusis avec quasiment aucun trafic, de bonnes pistes roulantes et juste ce qu'il faut de relief pour avoir l'impression de faire un peu de sport. La suite est moins glorieuse, le balisage ramène en général sur la route cantonale déjà assez fréquentée par les motards (qui se gardent évidemment bien d'emprunter la semi-autoroute). Tuyau : juste après Thusis, nous avons emprunté l'ancienne route des gorges, plus entretenue mais désormais utilisée par l'itinéraire randonnée pédestre; elle monte brutalement mais elle est superbe ! La suite est assez pénible jusqu'à Zillis, puis à nouveau tranquille jusqu'à Andeer - très joli village avec un excellent salon de thé stratégiquement placé au centre...
Nous avons fini l'étape en roulant quelques kms jusqu'à Ausseferrera : nuit au Gasthaus Edelweiss, un genre de backpacker hostel au prix défiant toute concurrence (35 CHF pp en petite chambre-dortoir avec salle de bain incluse + grande cuisine en libre-service). Il est fréquenté exclusivement par les grimpeurs, le célèbre site de bloc du Magic Wood est juste à coté...On est allés s'y balader pour admirer l'élite de la discipline (selon le boss de l'auberge, il fut être dans le 7a bloc pour s'y faire plaisir...). Très impressionnant...on a même vu un gars sortir un 7c+ en direct ! La cuisine commune du soir a permis de jeter un coup d'oeil sur leur régime : légumes bios, céréales complètes, tofu...pas de doute, le haut niveau exige des sacrifices.
Horaire (résolument cyclotouriste et familial) : départ 9h10, 5h30 net + 1h20 de pause, arr 16h
Vendredi 22/05 : Ausserferrera - Juf - Bonaduz (95km, +1450m)
Départ matinal vers 8h20, tous les grimpeurs dorment encore à poings fermés...longue remontée facile du Val d'Avers avec juste une section bien musclée entre Cröt et Cresta. Dont le petit Volg tombe à point nommé pour acheter le casse-croute : c'est le seul ravitaillement sur les 25 km de la vallée ! La neige a désormais totalement disparu même à Juf laissant place à un enchantement floral. Le trafic reste modeste mais pas autant que ce qu'on aurait pu espérer pour une période d'intersaison, visiblement la liberté retrouvée des Suisses se focalise surtout sur la voiture et la moto, enfin là hélas rien de bien nouveau.
Nous pique-niquons vautrés dans une magnifique prairie à l'entrée du Val Madris, on a tout le temps et la famille négocie donc une longue sieste...que je mets aussitôt à profit pour un aller-retour solo express au fond du Val Madris (15km, + 380m cumulés). Là c'est vraiment le bonheur, aucune bagnole, aucune moto, une espace immense avec juste quelques promeneurs à pied ou en E-bike; le coin a vraiment un charme sauvage comme il n'en existe plus beaucoup dans notre pays. La suite de la journée est à 95% descendante avec juste une brève remontée dans un tunnel un peu en aval de Zillis.
Si l'on souhaite bifurquer sur Bonaduz pour attaquer ensuite l'autre vallée du Rhin (Vorderrhein), le seul hic est que le dernier pont peu après Rotherbrunnen ramène sur la grosse route (dépourvue de bande cyclable) pour les 6 derniers kms (en venant de Coire, on reste rive gauche). Nous optons pour suivre le chemin de rando en bord de rivière, très facile en VTT au départ...jusqu'au moment ou il se transforme vraiment en sentier ! Avec leurs trekking-bike (on dit gravel aujourd'hui je crois...) Cécile & Agnès ont préféré pousser sur les 2 derniers kms, avec nos VTT Arnaud et moi avons mis un point d'honneur à tout faire à vélo au prix de quelques frayeurs. On rejoint le terrain de foot de Rhäzüns avant de se réinjecter sur la route principale à 1.5km du but.
Les hotels suisses font tout pour attirer le client en cette période de vache maigres : le très classieux Hotel Alte Post (****) de Bonaduz nous a offert un appartement de 110 mètres carrés avec 2 salles de bain, terrasse & co pour 75 CHF par personne yc un petit déjeuner-buffet royal servi dès 7h le lendemain. Le garage était rempli de Merdes SS, Béhèmes et autres Cochonnes Cayenne, pas tout à fait la même ambiance que la veille...sûr on faisait un peu tache en arrivant suant et poussiéreux à vélo ! Mais le personnel tiré aux 4 épingles a eu l'élégance de ne pas se pincer le nez. La Coop voisine nous a permis d'acheter de quoi cuisiner un diner explosif. Car le lendemain s'annonce plus mouvementé avec 52km souvent montants, plein de pistes, et surtout un gros front pluvio-orageux annoncé dès 14h30. Il est vrai que jusque là on n'a toujours pas vu un nuage.
Horaire (résolument cyclotouriste et familial) : départ 8h15, 8h net + 1h45 de pauses, arr 18h
Samedi 22/05 : Bonaduz - Ilanz - Disentis (53km, +1050m)
Au réveil le radar annonce désormais l'arrivée de la pluie à 13h30 - damned ! On range les capes et les housses tout en haut des sacs pour un départ 7h45 avec la quasi certitude d'arriver mouillés à Disentis. Le soleil est déjà bien voilé en attaquant la rude montée de Versam heureusement très tranquille à cette heure-là. La suite est par chance composée d'un long faux-plat descendant qui nous amène plus vite que prévu à Ilanz sur les coups de 9h15. Les courses pour le WE sont vite expédiées, le soleil revient et le moral remonte en flèche.
La suite jusqu'à Disentis est à 75% sur piste, d'abord facile et roulante, puis bien plus corsée à partir de Tavanasa : l'itinéraire louvoie avec beaucoup d'astuce pour ne jamais emprunter la grosse route, mais au prix d'une terrible série de montagnes russes où les raidillons montants sont en général suivis de raidillons descendants, où on perd donc en 20 secondes ce qu'on a transpiré 10 minutes à monter...mais le paysage est très sympa, fleuri à souhait en cette saison, et les vélos nombreux - enfin les E-vélos monomoteur pour être précis : on était parmi les seuls équipés de bimoteurs (un dans chaque jambe)...les choses se calment un peu dans la jolie traversée de Surrein.
La fin exige à nouveau un peu d'abnégation avec qques morceaux de piste pas commode, puis une montée finale bien raide (heureusement goudronnée) sur le magnifique hameau de Cavardiras. Ou nous serons même félicités par un vieil habitant du cru ("Freut mich, dass es noch Naturvelofahrer gibt") presque surpris de voir des cyclotouristes non électrifiés...Il fait un soleil de plomb et le radar a décalé l'arrivée de la pluie à 15h, c'était bien la peine de se stresser ! 1h15 de picnic-sieste est donc décrétée avant les 3 derniers kms jusqu'à Disentis (descente bien raide jusqu'au Rhin suivi d'une remontée qui ne l'est pas moins, comme dab).
Accueil sympathique à l'Hotel Furca qui a lui aussi cassé ses prix pour nous accueillir - et nous donne en surplus 2 chambres au lieu d'une ! Nous parvenons même à négocier un petit déjeuner dès 7h afin de gravir le Lukmanier avant l'invasion des hordes de motards. Il ne pleuvra pour finir que 30mn sur les coups de 16h, bref les radar météo ont encore des progrès à faire - ça nous permettra une petite balade dans Disentis. L'abbaye est fermée pour cause de Covid, les nourritures spirituelles cèdent donc la place aux nourritures terrestres et nous tuons une partie de l'après-midi devant les glaces XXXL de l'excellent salon de thé Goldman.
Horaire (beaucoup moins cyclotouriste et familial) : départ 7h45, 5h15 net + 1h30 de pauses, arr 14h30. Les 1050m de D+ sont bien là, bien plus cassants que sur un long col régulier.
Dimanche 23/05 : Disentis - Lukmanier - Biasca (61km, +1050m)
Le ciel a eu le bon gout de se dégager à l'aube mais la température en a profité pour descendre au frigo, guère plus de 7° en quittant Disentis vers 7h45. La montée du Lukmanier est longue (21km) mais facile, alternance de longues rampes à 6% et de replats. En plus le vent dans le dos nous pousse éhontément. Les 1ers connards à moto commencent à nous doubler à Mach2 mais sinon le trafic reste objectivement peu génant jusqu'à notre arrivée au col vers 10h15. 4° dans les rafales, le resto du col est le bienvenu même si on y compte un vélo pour 5 motos. Et dire que le tourisme doux est supposé être en plein boom - sitôt quitté l'auberge vers 11h, nous on a surtout entendu le boum des pots d'échappement ! De quoi commencer à regretter la tranquillité du Tessin à Pâques...
Exception faite du trafic incroyablement intense en milieu de journée, la descente est sinon bien agréable dans des paysages ouverts et avec un gradient idéal. A noter que le raccourci de Campra di Qua (entre le pt 1644 et le pt 1412) est désormais fermé pour éboulement - on n'a pas été voir de plus près. On peut quitter temporairement la grosse route au dessus de Camperio (coin idéal de picnic/sieste), on l'abandonne ensuite définitivement dans le lacet 1059m pour rester en rive D du Val Blenio : l'itinéraire est alors de toute beauté, petite route tranquille avec 2-3 mini remontées pour se détendre les poignets, jolis villages, fleurs puis palmiers...un pur bonheur quasiment jusqu'à l'entrée de Biasca. Tous les contingents cyclistes s'arrêtent sur la terrasse du Giardinetto dont la carte de glaces est (presque) aussi belle que celle de Goldman la veille.
Pour le retour Biasca - Berne, nous avons d'emblée privilégié le train régional par la vieille ligne du Gotthard, 45mn plus longue mais bien plus belle - et qui permet surtout de voyager tranquille sans l'obligation de réserver d'avance les places pour les vélos. La controleuse nous a expliqué qu'au même moment, sur l'EC Milan - Bellinzona - Zurich, le chaos était tel qu'ils ont du forcer des cyclistes à descendre...Avec le train de 15h56 à Biasca, 2 changements faciles à Erstfeld (4mn mais quai à quai) et Lucerne (25mn pour faire les courses) nous étions à Berne à 20h. La vieille ligne du Gotthard est équipée de wagons neufs disposant de beaucoup de places pour les vélos (il y en avait une douzaine) - j'imagine qu'ils cherchent à booster l'offre descendante d'Airolo à Biasca...
Horaire (à nouveau résolument cyclotouriste et familial) : départ 7h45, 5h net + 2h15 de pauses, arr 15h
Bravo à Cécile & Arnaud qui ont enchainé sans difficulté (et avec le sourire) des journées à 1000/1200m de montée. Ca fera rire les vrais sportifs mais on n'a vu quasiment aucun autre ado à vélo durant les 4 jours. Et bien sûr à Agnès, l'une des rares quinquas à n'avoir pas encore céder aux sirènes de l'électricité !
Sur le plan pratique, nous avons essentiellement suivi les itinéraires officiels vélo au balisage en général irréprochable - à l'exception du détour de Juf. On y est en général en sécurité mais il y a aussi des portions pénibles en termes de trafic - et pas mal de pistes. Bref c'est une belle démarche mais on reste loin de la qualité des itinéraires cyclables germano-autrichiens ou de la tranquillité des petites routes françaises. La facilité d'accès en TP est par contre incomparable.
Jeudi 21/05 : Chur - Ausserferrera (50km, + 1000m)
Les trains vides du WE de Pâques ne sont plus qu'un souvenir : si le Berne - Zurich de 6h32 est encore aux 3/4 vides, le Zurich - Chur qui suit est blindé de monde et y caser les 4 vélos s'avère assez stressant, on voyagera éparpillés dans le train et tout juste assis. Malgré la promiscuité quasiment personne ne voyage masqué (nous non plus d'ailleurs...).
L'itinéraire vélo est très sympa jusqu'à Thusis avec quasiment aucun trafic, de bonnes pistes roulantes et juste ce qu'il faut de relief pour avoir l'impression de faire un peu de sport. La suite est moins glorieuse, le balisage ramène en général sur la route cantonale déjà assez fréquentée par les motards (qui se gardent évidemment bien d'emprunter la semi-autoroute). Tuyau : juste après Thusis, nous avons emprunté l'ancienne route des gorges, plus entretenue mais désormais utilisée par l'itinéraire randonnée pédestre; elle monte brutalement mais elle est superbe ! La suite est assez pénible jusqu'à Zillis, puis à nouveau tranquille jusqu'à Andeer - très joli village avec un excellent salon de thé stratégiquement placé au centre...
Nous avons fini l'étape en roulant quelques kms jusqu'à Ausseferrera : nuit au Gasthaus Edelweiss, un genre de backpacker hostel au prix défiant toute concurrence (35 CHF pp en petite chambre-dortoir avec salle de bain incluse + grande cuisine en libre-service). Il est fréquenté exclusivement par les grimpeurs, le célèbre site de bloc du Magic Wood est juste à coté...On est allés s'y balader pour admirer l'élite de la discipline (selon le boss de l'auberge, il fut être dans le 7a bloc pour s'y faire plaisir...). Très impressionnant...on a même vu un gars sortir un 7c+ en direct ! La cuisine commune du soir a permis de jeter un coup d'oeil sur leur régime : légumes bios, céréales complètes, tofu...pas de doute, le haut niveau exige des sacrifices.
Horaire (résolument cyclotouriste et familial) : départ 9h10, 5h30 net + 1h20 de pause, arr 16h
Vendredi 22/05 : Ausserferrera - Juf - Bonaduz (95km, +1450m)
Départ matinal vers 8h20, tous les grimpeurs dorment encore à poings fermés...longue remontée facile du Val d'Avers avec juste une section bien musclée entre Cröt et Cresta. Dont le petit Volg tombe à point nommé pour acheter le casse-croute : c'est le seul ravitaillement sur les 25 km de la vallée ! La neige a désormais totalement disparu même à Juf laissant place à un enchantement floral. Le trafic reste modeste mais pas autant que ce qu'on aurait pu espérer pour une période d'intersaison, visiblement la liberté retrouvée des Suisses se focalise surtout sur la voiture et la moto, enfin là hélas rien de bien nouveau.
Nous pique-niquons vautrés dans une magnifique prairie à l'entrée du Val Madris, on a tout le temps et la famille négocie donc une longue sieste...que je mets aussitôt à profit pour un aller-retour solo express au fond du Val Madris (15km, + 380m cumulés). Là c'est vraiment le bonheur, aucune bagnole, aucune moto, une espace immense avec juste quelques promeneurs à pied ou en E-bike; le coin a vraiment un charme sauvage comme il n'en existe plus beaucoup dans notre pays. La suite de la journée est à 95% descendante avec juste une brève remontée dans un tunnel un peu en aval de Zillis.
Si l'on souhaite bifurquer sur Bonaduz pour attaquer ensuite l'autre vallée du Rhin (Vorderrhein), le seul hic est que le dernier pont peu après Rotherbrunnen ramène sur la grosse route (dépourvue de bande cyclable) pour les 6 derniers kms (en venant de Coire, on reste rive gauche). Nous optons pour suivre le chemin de rando en bord de rivière, très facile en VTT au départ...jusqu'au moment ou il se transforme vraiment en sentier ! Avec leurs trekking-bike (on dit gravel aujourd'hui je crois...) Cécile & Agnès ont préféré pousser sur les 2 derniers kms, avec nos VTT Arnaud et moi avons mis un point d'honneur à tout faire à vélo au prix de quelques frayeurs. On rejoint le terrain de foot de Rhäzüns avant de se réinjecter sur la route principale à 1.5km du but.
Les hotels suisses font tout pour attirer le client en cette période de vache maigres : le très classieux Hotel Alte Post (****) de Bonaduz nous a offert un appartement de 110 mètres carrés avec 2 salles de bain, terrasse & co pour 75 CHF par personne yc un petit déjeuner-buffet royal servi dès 7h le lendemain. Le garage était rempli de Merdes SS, Béhèmes et autres Cochonnes Cayenne, pas tout à fait la même ambiance que la veille...sûr on faisait un peu tache en arrivant suant et poussiéreux à vélo ! Mais le personnel tiré aux 4 épingles a eu l'élégance de ne pas se pincer le nez. La Coop voisine nous a permis d'acheter de quoi cuisiner un diner explosif. Car le lendemain s'annonce plus mouvementé avec 52km souvent montants, plein de pistes, et surtout un gros front pluvio-orageux annoncé dès 14h30. Il est vrai que jusque là on n'a toujours pas vu un nuage.
Horaire (résolument cyclotouriste et familial) : départ 8h15, 8h net + 1h45 de pauses, arr 18h
Samedi 22/05 : Bonaduz - Ilanz - Disentis (53km, +1050m)
Au réveil le radar annonce désormais l'arrivée de la pluie à 13h30 - damned ! On range les capes et les housses tout en haut des sacs pour un départ 7h45 avec la quasi certitude d'arriver mouillés à Disentis. Le soleil est déjà bien voilé en attaquant la rude montée de Versam heureusement très tranquille à cette heure-là. La suite est par chance composée d'un long faux-plat descendant qui nous amène plus vite que prévu à Ilanz sur les coups de 9h15. Les courses pour le WE sont vite expédiées, le soleil revient et le moral remonte en flèche.
La suite jusqu'à Disentis est à 75% sur piste, d'abord facile et roulante, puis bien plus corsée à partir de Tavanasa : l'itinéraire louvoie avec beaucoup d'astuce pour ne jamais emprunter la grosse route, mais au prix d'une terrible série de montagnes russes où les raidillons montants sont en général suivis de raidillons descendants, où on perd donc en 20 secondes ce qu'on a transpiré 10 minutes à monter...mais le paysage est très sympa, fleuri à souhait en cette saison, et les vélos nombreux - enfin les E-vélos monomoteur pour être précis : on était parmi les seuls équipés de bimoteurs (un dans chaque jambe)...les choses se calment un peu dans la jolie traversée de Surrein.
La fin exige à nouveau un peu d'abnégation avec qques morceaux de piste pas commode, puis une montée finale bien raide (heureusement goudronnée) sur le magnifique hameau de Cavardiras. Ou nous serons même félicités par un vieil habitant du cru ("Freut mich, dass es noch Naturvelofahrer gibt") presque surpris de voir des cyclotouristes non électrifiés...Il fait un soleil de plomb et le radar a décalé l'arrivée de la pluie à 15h, c'était bien la peine de se stresser ! 1h15 de picnic-sieste est donc décrétée avant les 3 derniers kms jusqu'à Disentis (descente bien raide jusqu'au Rhin suivi d'une remontée qui ne l'est pas moins, comme dab).
Accueil sympathique à l'Hotel Furca qui a lui aussi cassé ses prix pour nous accueillir - et nous donne en surplus 2 chambres au lieu d'une ! Nous parvenons même à négocier un petit déjeuner dès 7h afin de gravir le Lukmanier avant l'invasion des hordes de motards. Il ne pleuvra pour finir que 30mn sur les coups de 16h, bref les radar météo ont encore des progrès à faire - ça nous permettra une petite balade dans Disentis. L'abbaye est fermée pour cause de Covid, les nourritures spirituelles cèdent donc la place aux nourritures terrestres et nous tuons une partie de l'après-midi devant les glaces XXXL de l'excellent salon de thé Goldman.
Horaire (beaucoup moins cyclotouriste et familial) : départ 7h45, 5h15 net + 1h30 de pauses, arr 14h30. Les 1050m de D+ sont bien là, bien plus cassants que sur un long col régulier.
Dimanche 23/05 : Disentis - Lukmanier - Biasca (61km, +1050m)
Le ciel a eu le bon gout de se dégager à l'aube mais la température en a profité pour descendre au frigo, guère plus de 7° en quittant Disentis vers 7h45. La montée du Lukmanier est longue (21km) mais facile, alternance de longues rampes à 6% et de replats. En plus le vent dans le dos nous pousse éhontément. Les 1ers connards à moto commencent à nous doubler à Mach2 mais sinon le trafic reste objectivement peu génant jusqu'à notre arrivée au col vers 10h15. 4° dans les rafales, le resto du col est le bienvenu même si on y compte un vélo pour 5 motos. Et dire que le tourisme doux est supposé être en plein boom - sitôt quitté l'auberge vers 11h, nous on a surtout entendu le boum des pots d'échappement ! De quoi commencer à regretter la tranquillité du Tessin à Pâques...
Exception faite du trafic incroyablement intense en milieu de journée, la descente est sinon bien agréable dans des paysages ouverts et avec un gradient idéal. A noter que le raccourci de Campra di Qua (entre le pt 1644 et le pt 1412) est désormais fermé pour éboulement - on n'a pas été voir de plus près. On peut quitter temporairement la grosse route au dessus de Camperio (coin idéal de picnic/sieste), on l'abandonne ensuite définitivement dans le lacet 1059m pour rester en rive D du Val Blenio : l'itinéraire est alors de toute beauté, petite route tranquille avec 2-3 mini remontées pour se détendre les poignets, jolis villages, fleurs puis palmiers...un pur bonheur quasiment jusqu'à l'entrée de Biasca. Tous les contingents cyclistes s'arrêtent sur la terrasse du Giardinetto dont la carte de glaces est (presque) aussi belle que celle de Goldman la veille.
Pour le retour Biasca - Berne, nous avons d'emblée privilégié le train régional par la vieille ligne du Gotthard, 45mn plus longue mais bien plus belle - et qui permet surtout de voyager tranquille sans l'obligation de réserver d'avance les places pour les vélos. La controleuse nous a expliqué qu'au même moment, sur l'EC Milan - Bellinzona - Zurich, le chaos était tel qu'ils ont du forcer des cyclistes à descendre...Avec le train de 15h56 à Biasca, 2 changements faciles à Erstfeld (4mn mais quai à quai) et Lucerne (25mn pour faire les courses) nous étions à Berne à 20h. La vieille ligne du Gotthard est équipée de wagons neufs disposant de beaucoup de places pour les vélos (il y en avait une douzaine) - j'imagine qu'ils cherchent à booster l'offre descendante d'Airolo à Biasca...
Horaire (à nouveau résolument cyclotouriste et familial) : départ 7h45, 5h net + 2h15 de pauses, arr 15h
Bravo à Cécile & Arnaud qui ont enchainé sans difficulté (et avec le sourire) des journées à 1000/1200m de montée. Ca fera rire les vrais sportifs mais on n'a vu quasiment aucun autre ado à vélo durant les 4 jours. Et bien sûr à Agnès, l'une des rares quinquas à n'avoir pas encore céder aux sirènes de l'électricité !
Tourengänger:
Bertrand
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