Sextner Stein : par le Fischleintal

2ème incursion versant Dolomites du Pustertal après le Grosser Jaufen la veille. Avec l'arrivée d'Agnès et Muriel libérée du babysitting par son galant compagnon, c'était la journée des femmes pour notre petit groupe - et pas seulement, d'ailleurs, le ski de rando est bien plus féminisé au Tirol que par chez nous ! On a juste été surpris d'en voir autant à pied...alors qu'il fallait quand même une bonne détermination avec de rafales dans la figure sur une grande partie de la montée et une neige parfois bétonnée.

C'est l'une des ascensions les plus classiques de la région, ne pas y aller donc pour la solitude, mais les autres ne sont pas plus bêtes que vous et moi : les pentes sont très skieuses du haut en bas et le décor dolomitique est absolument sublime tout du long - à fortiori évidemment en débouchant au col d'où les 3 Cime di Lavaredo se dressent soudain toutes proches de l'autre coté. J'ai revu avec émotion (mais sans nostalgie !) la face N de la Cima Ovest ou j'avais passé, il y a bien longtemps, les moments les plus terrifiants de ma vie de grimpeur dans la mythique Voie Cassin. Quand je me regarde aujourd'hui, je me demande s'il s'agit bien de la même personne...

Au vu du vent violent balayant le col les autres ont renoncé au sommet que je suis allé cocher seul au nom du groupe en mode cardio - très étonnamment il n'y avait presque pas de vent sur le point culminant !

Conditions du jour : Gros enneigement du haut en bas. Neige assez surprenante, quasiment printanière malgré l'absence de soleil sur la moitié inférieure du vallon : bien dure le matin à la montée (certains ont mis les couteaux), molle et collante en cours de journée car il faisait très doux...ski au final pas désagréable (pas de croute/carton) mais quand même bien physique ! Après 6 semaines sans neige significative, tous les coins étroits de cette grande classique étaients pistés par les passages avec parfois même des champs de bosses...On trouve juste un peu de neige meuble trafolée sur les 150 derniers mètres, entre le refuge et le sommet.

Nivo : risque 2 annoncé, 1 perçu, plus rien ne bouge depuis longtemps. Fréquentation étonnante pour un lundi avec pas mal de gens à pied (!), ce que permet la neige tassée et la trace de montée damée.

Météo : beau et très doux (+6° à 2000m) mais avec rafales de vent violentes dès le bas du vallon (parfois > 60kmh) rendant la montée assez pénible.

Accès : le Südtirol n'a pas grand chose à envier à la Suisse en terme de TP : nous avons randonné toute la semaine sans toucher la voiture, la location d'un appartement est couplée à l'octroi d'un pass donnant accès à tous les TC de la province durant la période de séjour ! Trains et bus permettent d'aller (quasiment) partout avec des fréquences horaires voire semi-horaire. Seul petit bémol cet hiver : la ligne de train du Pustertal avait été endommagée par une avalanche en fin d'automne, elle devait en principe être rétablie avant fin février. Aller : bus de 9h10 à Toblach --> 9h50 à Fischleinboden, retour bus de 16h15 --> Toblach 17h (liaison toutes les 30mn sur ce parcours).

Restauration : Talschlusshütte ouvert, bien pratique pour se restaurer au retour (compter 20mn en faux plat descendant pour retrouver le terminus du bus). Dreizinnenhütte fermé l'hiver mais il y a un local d'hiver spartiate pour se protéger s'il y a du vent au col. On a égoistement squatté toutes les places abritées et au soleil devant la petite chapelle à coté de la cabane, sous le regard parfois agacé de ceux qui arrivaient derrière nous...

Horaire : départ 9h - refuge 12h45 / 13h45 (cassecroute + un rapide AR au sommet pour moi) - retour 16h (yc un long goûter à la Talschlusshütte)

Participants : famille au complet (Agnés, Cécile, Arnaud et moi) + Muriel