Vu du fond du Val d'Hérens, on a pas vraiment l'impression que le Sasseneire culmine à plus de 3000 m d'altitude. Il ne se détache que peu de la crête qui sépare Hérens d'Anniviers. Mais c'est oublier que les cols qui relient ces deux vallées sont, eux, à 2900 m déjà...
Afin de conserver un dénivelé montant raisonnable, on partira de Villa, le plus haut point de la rive droite du Val d'Hérens que l'on peut atteindre en car postal (1740 m). La montée se déroule en trois phases: une première assez raide dans les paturages par Cotter ou les Mayens de Cotter, une deuxième qui traverse un relatif replat et un petit étang d'altitude (2536 m) avant de monter un bout à flanc de pente direction Est, puis enfin un troisième palier court mais raide à nouveau, en zig-zag serrés jusqu'au col du Torrent.
Les randonneurs étant assez nombreux à monter au Col de Torrent – un classique dans la traversée est-ouest du Valais, qui fait également partie du Tour du Cervin – , j'opte rapidement pour une variante par Cotter (2161 m) pour quitter la foule (toute relative...) qui suit le sentier balisé par les Mayens de Cotter. La première partie de cette variante ne figure plus sur la carte depuis la révision de 2001. Il permet de monter en direction du point 2110 m en coupant le détour vers l'ouest que fait le chemin.
A 50 m de dénivelé du sommet du col de Torrent, prendre un sentier à gauche (non-indiqué) qui monte vers le Sassenaire, quelque 400 mètres plus haut. La trace n'est pas toujours nette mais facile à suivre, car elle reste quasiment tout du long sur l'arête. C'est l'une de ces montées où, le sommet étant caché, on croit à chaque fois être arrivé au bout avant de déchanter en voyant une croupe plus élevée apparaitre inlassablement. Le sentier est un peu aérien par endroits, mais sans plus (T3?)
Au sommet du Sasseneire (3254m), malheureusement, pas moyen de décrire le paysage! Les nuages m'ont accompagné dans la montée et n'ont pas voulu me laisser seul au sommet. Visibilité limitée à 100 m environ... Je suppose qu'on y voit tout le val d'Herens et le val d'Anniviers, avec les deux lacs des Autannes et de Moiry en enfilade, et les 4000 qui ne manquent pas autour
En restant sur sentier, la seule descente possible repasse par le col du Torrent. Mon projet initial était d'y revenir, de descendre jusqu'au niveau du lac des Autannes, puis de remonter hors sentier le Basset de Levron pour basculer sur le Lac de Lona. J'ai finalement fait plus court. Sur l'arête sud, quelques mètres au nord du point 3139 m, j'ai basculé au nord-est dans un pierrer raide mais régulier, dans lequel j'ai pu descendre en glissant (c'est l'un des avantages des chaussures de marche montantes!). En continuant plein nord-est, on bascule un petit col sans nom sur la carte, à l'altitude de 3015 m environ, à l'ouest du Basset de Levron.
J'ai ensuite mis le cap sur le nord-nord-ouest afin de profiter des névés du versant nord du Sassenaire, qui m'ont permis de descendre en glissant les pentes les plus raides, quasiment jusqu'au petit lac du point 2735 m. La pente s'adoucit alors et on aboutit au bord du Lac de Lona, où l'on retrouve l'itinéraire du Pas de Lona, passage le plus célèbre du Grand Raid Verbier - Grimentz. De là, il ne reste plus qu'1h25 sur un joli sentier en balcon en direction de la gare supérieure de la télécabine Grimentz-Bendolla. Cette randonnée se termine malheureusement sur le domaine skiable de Grimentz, qui a payé un lourd tribu au ski alpin car une grande partie des pistes ont été lourdement remodelées, chose qui ne passe pas inaperçu en été.
Le temps n'était pas trop mauvais au départ, avec juste quelques nuages élevés sur les sommets. Il s'est couvert au fil de la montée mais s'est brièvement dégagé à nouveau au moment où j'arrivais en vue du Col de Torrent, ce qui m'a incité à poursuivre jusqu'au Sasseneire... Mais la percée de soleil n'a été que de courte durée. Ce n'est qu'une fois arrivé à destination à Bendolla que le ciel s'est ouvert à nouveau.
Comme évoqué au début, beaucoup de monde sur la montée du col de Torrent. Par contre, dès le Sasseneire, plus un chat! Cette deuxième sortie en grande partie hors des sentiers m'a permis de constater qu'en été, pratiquement personne ne sort des sentiers balisés. C'est très étonnant, quand on voit le nombre de skieurs qui sortent des pistes en hiver sans arrière-pensée! Pas vu beaucoup de bêtes cette fois, sauf une marmotte aux abords du sommet du Sasseneire... et un troupeau de magnifiques vaches d'Hérens sous le col de Torrent.
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