Rifugio Porta - Canalone Porta - Grignetta - Costa Cermenati - Pian Resinelli - Val Caolden - Laorca - (bus pour Lecco Stazione)
Trop court WE de (re)découverte des montagnes du Lac de Come, au pays des Ragni di Lecco, là ou Cassin et Bonatti ont usé leurs 1ers tricounis. Arrivés tardivement au refuge la veille en traversant le Coltignone un diner pantagruélique et une nuit rallongée par le passage à l'heure d'hiver a remis notre lapinou sur pied (il avait échappé aux maths vu l'heure). Le Canalone Porta est typique des itinéraires de la région, à mi chemin entre rando et alpinisme facile, idéal en famille : on commence par une série de petits pas de blocs pour franchir des blocs coincés au fond du couloir avant d'arriver "aux choses sérieuses", quelques petites parois en II+ ou j'ai préféré tirer une longueur sans que ce soit indispensable. Seul un pas merdique et délité juste après avoir pris la branche de G du couloir rend vraiment l'assurage recommandable.
Le dernier petit mur avant la fin des "difficultés" est quand même bien redressé (25m de haut) mais la dolomie y est tellement priseuse qu'Arnaud a déclaré péremptoirement au pied "qu'il ne voulait pas de corde" mais que "c'était à maman de passer devant"…j'étais un peu vert mais au final, de marches en poignées de valise, ça se fait sans trop se souci pour peu de rester concentré (chute interdite - "caduta letale" dixit le topo italien glané sur hikr.org…). Petit choc au sommet en débouchant sur une vingtaine de personnes…mais ce ne sera rien en comparaison des 200 qu'on croisera à la descente, en gros autant qu'au Half Dome un mois plus tôt…
De retour au parking de Pian Resinelli, il faut encore une bonne heure et demie pour descendre tout le Val Caolden et regagner les faubourgs de Lecco, c'est beau et sauvage mais pas toujours roulant…le bus n°1 qui ramène à la gare 4km plus bas ne prend que les pièces, nous avons donc voyagé au noir afin de s'épargner une dernière heure de marche, remplacés par une séance gelati. Bilan des courses : Arnaud reste convaincu que nous sommes les seuls à avoir fait l'AR Lecco - Grignetta à pied, à fortiori sur un WE depuis Berne. Je n'ai pas cherché à le contredire !
: beau mais ciel par moments voilé, doux pour la saison, vent N modéré au sommet.
pas de neige dans la région sous les 2800m. Balisage et ancrages de relais dans les endroits délicats du couloir, dont le rocher est plutôt sain dans les parties grimpantes à l'exception des 50m suivant la bifurcation avec un autre couloir rectiligne (suivre à G la flèche "lemonsoda") : terrain délité, un pas de III malcommode au voisinage d'une vieille broche, casque indispensable pour les seconds. ATTENTION, selon le secours en montagne local, un énorme bloc vaguement coincé menace de surcroit ce passage depuis le haut (i.e. danger non visible) - ils sont essayé en vain de le déloger à la barre à mine et attendent désormais les avalanches de fond du printemps prochain pour finir le boulot…on a appris ça évidemment au retour.
La partie finale aérienne de la Sinigaglia est parfaitement sécurisée (chaines). La descente de la Costa Cermenati est facile mais très pénible vu l'état d'érosion du chemin - on a compris pourquoi en croisant largement plus d'une centaine de personnes entre le sommet et le refuge, alors qu'on était seuls dans le couloir.! C'est apparemment LA sortie dominicale de tous les habitants de Lecco. Moralité : le prochain coup on poursuivra sur le Grignone pour descendre reprendre le bus a Balisio.
Le sentier de la Val Caolden qui ramène de Pian Resinelli à Laorca (banlieue de Lecco, 4km de la gare) est étroit et sauvage, bien balisé, un chouia tord-pattes mais bien moins que la descente de la Grignetta ! Il s'engage non loin de la grosse verrue (tour de 10 étages décrépie typique des 60ies cheap et visible d'absolument partout - pour les amateurs la moitié des apparts affichent "vendesi").
Accès : avouons que venir passer le WE à Lecco en TC depuis Berne exige un peu d'idéalisme et un gros amour pour les montagnes du Lac de Come…5h de train et 3 changements dans chaque sens, si on arrive à avoir des billets (les retours plus rapides via Milan - Brig étaient tous complets le dimanche soir)…et sans compter les retards.
A l'aller samedi, train de 6h06 à Berne –> 30mn de battement à Brig pour récupérer le Genève-Milan…qui a 45mn de retard…pas de bol pour Arnaud qui s'est du coup vu infliger des devoirs de math pour tuer le temps au buffet de la gare. Du coup correspondance Milan - Lecco bien sûr ratée…et la suivant ne part pas de Milano Centrale mais de Milano Porta Garibaldi ! Liaison ventre à terre en taxi (merci Uber App !) et arrivée finale à Lecco à midi.
Au retour dimanche : Lecco 16h07 (on peut aussi prendre le 17h01, mais il n'y a alors que 10mn de battement…) –> Monza d'ou on a pu se balader 1/2h avant de remonter dans le Milan - Zurich. Qui a d'abord pris 20mn de retard à la frontière de Chiasso (la police est montée sermonner un passager clandestin…puis le courant est tombé en panne)…avant que nous soit annoncé qu'un train bloqué en banlieue zurichoise obligeait à un détour supplémentaire. On a donc pris la tangeante à Arth-Goldau pour rentrer via Lucerne (20mn de plus because travaux sur la ligne…) : arrivée au bercail 22h20. Heureusement qu'on habite à coté de la gare !
Manger- dormir : super accueil des nouveaux gardiens au Rifugio Porta ou nous n'étions qu'une dizaine à dormir en ce samedi soir (le refuge n'est gardé que les WE actuellement). On a diné comme des gorets avec du bon vin, la jeune (et charmante…) gardienne nous a ensuite expliqué le fonctionnement de la machine à café et nous a préparé le P-dèj d'avance afin qu'on puisse partie à l'aube le lendemain…le tout pour 120 € les 3 ! A Pian Resinelli, magnifique bar-boulangerie juste à l'embranchement de la route montant au Rifugio Porta (officiellement interdite mais que tout le monde emprunte)
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